Pour des raisons bureaucratiques et morales, le don d'organes se trouve considérablement freiné. Seules deux greffes rénales à partir d'un donneur en mort encéphalique ont été effectuées depuis 7 ans. Près de 13.500 personnes souffrent d'insuffisance chronique. Quant au nombre de greffes rénales effectuées en 2010, elles s'élèvent à 60 ou 70 greffes. Un chiffre qui atteindra la centaine, selon les estimations des spécialistes. Ce sont les quelques chiffres qui renseignent sur la situation de la greffe rénale et du don d'organe dans notre pays. Pour des raisons bureaucratiques, législatives et morales, le don d'organes se trouve considérablement freiné. Ce geste profondément humanitaire qui peut sauver des vies et rendre le sourire à des malades souffrants est actuellement limité aux ascendants directs. Pour toutes ces raisons, la société de néphrologie mène une campagne pour «adoucir» les textes et sensibiliser les donneurs réticents. Mais il n' y a pas que les entraves bureaucratiques. Le manque de certains médicaments devant être administrés avant chaque opération de transplantation rénale explique, en grande partie, le nombre peu élevé d'opérations, a indiqué, avant-hier, le Pr Farid Haddoum, chef de service de néphrologie au CHU Nafissa-Hammoud (ex-Parnet). «Les médicaments dont il s'agit doivent être administrés au patient 24 heures avant chaque opération de transplantation rénale», a fait savoir le Pr Haddoum qui s'exprimait dans le cadre d'une journée scientifique ayant pour thème «Les avancées en néphrologie et les maladies systémiques de l'enfant et de l'adulte», organisée par le CHU Nafissa-Hammoud et abritée par l'Hôpital militaire de l'armée de Aïn Naâdja. Tout en rappelant que le nombre de malades hémodialysés est de 13.500 en Algérie et que la néphropathie causale est le diabète, le Dr Arzour du même CHU a, lors de son intervention, mis en évidence le fait que cette structure a eu le mérite de réaliser la première (en Afrique) greffe pour enfants de moins de 20 kg. Pour sa part, le Dr Burtey, du service de néphrologie de l'hôpital Conception de Marseille, a fait savoir que l'objectif idéal du traitement suivi est de préserver la dégradation de la fonction rénale, ajoutant qu'il ne fallait pas donner trop d'espoir aux patients car aucun traitement efficace n'a, pour le moment, été mis au point. En plus de la grande variété des sujets abordés, l'objectif de cette journée est de faire connaître les derniers progrès réalisés en matière de prévention des maladies rénales chroniques, de traitement de l'insuffisance rénale chronique, de la dialyse, de la transplantation rénale, du diagnostic génétique et immunologique. Selon les organisateurs, cette rencontre, à laquelle prennent part de nombreux spécialistes d'Algérie et de France, est l'occasion propice pour un échange d'expériences à grande échelle. Selon les spécialistes, le rein assume des fonctions importantes. En effet, il expulse les déchets provenant du métabolisme azoté, régule la pression osmotique et l'équilibre acido-basique de l'organisme. Ils estiment qu'un simple dysfonctionnement dans ce «noble organe» peut entraîner des maladies graves. Selon eux, l'objectif consistant à réaliser le plus grand nombre de greffes ne peut être atteint qu'avec le prélèvement sur cadavre (état de mort cérébrale).