Les relations qui existent aujourd'hui entre la presse sportive nationale et plusieurs joueurs de l'EN, ne sont guère reluisantes. Pis, elles sont devenues des plus tendues, notamment depuis l'entame par les Verts de la phase des éliminatoires de la CAN 2012. En d'autres termes, aujourd'hui, nous sommes malheureusement complètement aux antipodes des relations qui existaient il y a tout juste une année de cela, entre les Fennecs et la presse sportive nationale. Et pour cause, si tout au long du double et pénible parcours effectué l'année passée par les Verts, menant à la CAN 2010 et au dernier Mondial sud-africain, tout le monde, sans exception, s'était mis d'accord pour une «coopération mutuelle» de tous les instants, solidarité oblige, aujourd'hui, c'est totalement le contraire. Rien ne va plus en matière de communication entre certains néocapés des Verts et la corporation sportive. Le dernier match perdu à Bangui par les Verts, a brutalement mis en lumière ce que beaucoup d'entre nous appréhendaient depuis plusieurs mois déjà. D'ailleurs, dans ces mêmes colonnes, nous estimions qu'une «surmédiatisation» de tous les instants des joueurs de l'EN, anciens ou nouveaux, risquait de finir par faire rompre le cordon ombilical né de la dernière historique qualification de l'Algérie au Mondial 2010. Pour preuve, lors du dernier entretien que nous avait accordé l'ex-défenseur international des Verts, en l'occurrence Noureddine Kourichi à la veille du match amical Algérie-Gabon, ce dernier avait beaucoup insisté sur les dangers d'une médiatisation tous azimuts des éléments de l'EN. Selon lui, un tel déferlement médiatique constaté par ses soins, ne pouvait que nuire aux relations entre la presse sportive écrite et un certains nombre de joueurs encore inconnus du public algérien. Il est vrai que la médiatisation au quotidien des moindres faits et gestes des joueurs professionnels algériens évoluant en Europe, et même ceux issus du Championnat national, a souvent fait les choux gras des millions de lecteurs avides d'informations concernant directement les Verts. Certains lecteurs assidus de journaux spécialisés francophones et arabophones, sont devenus aujourd'hui les livres de chevet de ces «passionnés» de scoops fondés ou infondés, quotidiennement publiés à la Une de certains quotidiens. Quelque part, il fallait s'y attendre, et tant mieux pour les milliers de férus du foot algérien, version EN. Pourtant, le message du nouveau patron des Verts, Abdelhak Benchikha était bien clair lors de sa dernière conférence de presse en date animée au stade du 5-Juillet en lançant: «S'il vous plaît messieurs les journalistes, arrêtez d'écrire n'importe quoi sur l'EN! Et si vous devez le faire, faîtes-le à partir d'éléments crédibles et surtout, en vous basant sur des sources officielles!» Et pour enfoncer le clou, il avait aussi ajouté la chose suivante: «Comment se fait-il que je retrouve dans certains journaux, des interviews que je n'ai jamais accordées à quiconque, d'autant plus que mon portable était éteint?» Plus clairement, de tels propos émanant d'un entraîneur habitué par le passé à faire parler de lui, avant même de prendre les rênes de l'EN, créent quelque part un sérieux malaise entre la presse sportive nationale et l'ensemble du groupe Algérie. Il y a, en effet, aujourd'hui un courant qui ne passe plus du tout entre beaucoup de nos capés et les journalistes sportifs de la presse écrite. Qui est réellement à l'origine du fiasco actuel en matière de communication? Aux yeux de l'opinion publique, c'est souvent la presse sportive écrite dont certains écrits quotidiennement publiés et qui font les manchettes de leurs journaux, seraient selon eux, à l'origine du problème surgi dernièrement en marge du match République Centrafricaine-Algérie. D'autres lecteurs pensent que certains joueurs se prennent aujourd'hui pour les meilleurs, alors qu'en réalité, ils ne sont, pour la plupart d'entre eux, que de simples remplaçants dans leurs clubs actuels, et subitement sortis du néant grâce à leur convocation chez les Verts. Il est vrai que concernant le dernier point, sans la presse sportive nationale, beaucoup de joueurs évoluant depuis peu avec l'EN A', n'auraient fait la Une des journaux ni dans leur pays d'origine, et rarement en Europe, à quelques exceptions près. Toutefois, aujourd'hui le problème en question se situe ailleurs. Selon nous, si certains joueurs professionnels d'origine algérienne nous regardent «de haut» aujourd'hui, comme l'ont clairement laissé entendre dernièrement dans leurs écrits certains de nos confrères, cela n'est nullement dû à un problème d'ordre «culturel», encore moins à un problème de langue. Non, à notre humble avis, la presse écrite sportive nationale n'a absolument rien à envier aujourd'hui à celle d'outre-mer, ou de l'Hexagone. C'est tout simplement un problème de crédibilité des articles souvent publiés ces derniers temps, comme vient de le rappeler le portier de l'EN, Raïs M'Bolhi, à l'occasion d'un long entretien qu'il vient d'accorder à un quotidien sportif. Et il explique bien pourquoi dès son arrivée à Alger lors du dernier regroupement des Verts avant de s'envoler pour Bangui, il a refusé toutes déclarations à la presse sportive nationale. Maintenant, libre à chaque joueur de l'EN de dialoguer avec la presse sportive, autre que celle de son pays d'origine. Rabah Saâdane l'ex-patron des Verts, durant les deux dernières années, a lui aussi rarement accordé des interviews à l'ensemble de la presse écrite nationale, sinon très rarement, préférant donner la priorité aux médias arabes et français. D'ailleurs, tout le monde savait que Rabah Saâdane ne supportait pas les critiques émanant de la presse sportive nationale. Il était comme cela, contrairement à son nouveau successeur qui vient d'hériter d'une situation générale vraiment défavorable, et caractérisée aujourd'hui par un fiasco en matière de communication qui ne sert personne.