Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques veut également gérer les infrastructures portuaires de pêche. Après avoir interdit l'exportation de la sardine et affirmé que l'exploitation du thon est désormais dévolue aux seuls armateurs algériens de thon, la suspension de l'acquisition de nouveaux bateaux de pêche, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques vient de révéler, hier à Alger, que l'investissement dans le domaine de l'aquaculture serait réservé aux opérateurs nationaux. «Nous préférons compter sur les nationaux pour le développement de l'aquaculture car nous avons eu une expérience malheureuse avec les étrangers», a déclaré le ministre, lors d'un point de presse, tenu en marge des 2es Assises nationales de la pêche et des ressources halieutiques. Soulignant que cette activité n'est qu'à ses débuts en Algérie, Abdallah Khanafou a estimé aussi que le recours aux opérateurs étrangers n'était pas nécessaire dans le sens où la technologie dans ce domaine n'est pas tellement compliquée. Il suffit, selon lui, «de trouver des bailleurs de fonds pour financer ce genre de projets qui sont très coûteux. C'est l'un des facteurs, d'ailleurs, qui empêchent le développement de ce créneau». «Cette activité est confrontée à plusieurs contraintes liées, notamment à la disponibilité de l'eau, aux coûts élevés de l'énergie et aux concessions», et des solutions devraient être trouvées durant ces assises pour augmenter la production aquacole, mais «le défi reste de trouver aussi des investisseurs dans ce domaine», a-t-il reconnu. Justement, c'est le fonds qui manque en Algérie. Cette mesure est en porte-à-faux avec celles adoptées par le gouvernement pour encourager les opérateurs étrangers à investir en Algérie. D'autant que le ministre a soutenu que l'un des ateliers prévus lors de ces assises, va débattre d'une nouvelle «piste» pour augmenter l'offre de produits de pêche afin de relancer l'industrie de la transformation. Il s'agit, selon lui, «d'obtenir des licences de pêche dans les eaux internationales», et ce, dans le cadre de la coopération bilatérale avec d'autres pays notamment africains. «Si les professionnels s'y mettent, nous sommes prêts à leur procurer des licences de pêche dans les pays qui nous ont déjà exprimé leurs demandes comme la Mauritanie, la Guinée et le Mozambique», a-t-il indiqué. Sur un autre registre, le ministre a préconisé l'élevage des espèces économiquement accessibles aux consommateurs, car «ça ne sert à rien de produire un poisson à partir de l'aquaculture plus cher que celui issu de la mer», a-t-il dit. D'autre part, M.Khanafou a demandé le transfert de la gestion des infrastructures portuaires de pêche, actuellement gérées par le ministère des Transports, au ministère de tutelle. «Pour le développement de la stratégie du secteur, nous considérons que le problème de la gestion des ports de pêche est primordial», a-t-il estimé. Il s'agit, selon lui, «de voir dans le cadre de la coordination gouvernementale, la possibilité de transférer les infrastructures de pêche au ministère de la Pêche, parce qu' il est anormal que nous gérions la ressource en amont et en aval et nous projetions des investissements pour réguler la vente du poisson et nous n'ayons aucun droit de regard sur les espaces portuaires».