Le cabinet du vice-Premier ministre sera composé de 11 membres. Les choses se précisent doucement mais sûrement pour le vice-Premier ministre Yazid Zerhouni. Quatre mois après sa nomination à son nouveau poste, il obtient le feu vert du président de la République pour constituer son staff. Un décret présidentiel publié hier dans le Journal Officiel fixe la composition du cabinet du vice-Premier ministre. Ce dernier sera composé de 11 membres: un chef de cabinet, deux chargés de mission, trois directeurs d'études; trois chargés d'études et de synthèse; et deux chefs d'études. Un deuxième décret fixant les missions du vice-Premier ministre suivra dans quelques semaines. Cela devra intervenir, selon nos sources, avant la fin de l'année en cours. Zerhouni pourra dès lors assurer pleinement ses fonctions. Jusque-là rares étaient les sorties médiatiques de l'ancien ministre de l'Intérieur. Et dans ses rares sorties, contrairement à ses habitudes l'homme, qu'on a longtemps qualifié de bras droit du président de la République, se faisait discret. L'unique sortie officielle dirigée par Zerhouni depuis sa nomination à ce poste consistait à recevoir Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre français de la Défense. Selon des sources diplomatiques, le choix est fait sur la personne du vice-Premier ministre, M.Yazid Zerhouni, pour gérer ce dossier. Rappelons que Zerhouni a fait une sortie inattendue, le 2 septembre à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire. Il avait annoncé, pour la première fois, avoir demandé des explications au Président sur sa nomination au poste de vice-Premier ministre et les raisons de son éviction du département de l'intérieur. «Je n'ai jamais dit que ma nomination à ce nouveau poste me déplaît. Mais il est vrai que lorsque j'ai appris la décision, j'ai demandé des explications au Président sur ses motivations», a-t-il fini par lâcher devant un groupe de journalistes. A l'époque, Zerhouni n'avait pas eu de réponse. Pis, il a même avoué ignorer ses missions: «J'attends toujours la définition de mes prérogatives par le Président», a-t-il ajouté. Si Yazid Zerhouni ne perçoit pas sa nomination comme «une promotion», il défend qu'il est satisfait de son poste actuel: «Je suis bien dans mon nouveau poste», affirme-t-il, sans grande conviction. Il rejette d'emblée les lectures qui évoquent l'intention du Président de lâcher son ancien ministre de l'Intérieur. Le flou total qui entoure les missions du vice-Premier ministre, a poussé Zerhouni à garder le silence sur bien des questions importantes à propos desquelles il avait pourtant l'habitude de s'exprimer devant la presse. Le vice-Premier ministre donnait la nette impression qu'il était complètement bloqué, immobilisé même dans son nouveau poste: «Je m'exprime sur ce que je sais et je ne peux pas parler de ce que je ne connais pas», soutient-il encore. Les aveux du vice-Premier ministre aussi brefs soient-ils avaient le mérite de confirmer deux choses: Zerhouni n'attendait pas cette nomination et ne voulait surtout pas quitter un département qu'il avait géré pendant les années noires de l'Algérie. Beaucoup d'encre a coulé depuis le dernier remaniement ministériel intervenu le 28 mai. Même si l'information circulait avec persistance dans les coulisses politiques, l'attribution du poste de vice-Premier ministre à Yazid Zerhouni a surpris plus d'un. Les spéculations allaient bon train. Certaines évoquaient un froid entre le Président et son ministre, d'autres une mauvaise gestion «des dossiers lourds». Des avis qui ne sont pas partagés par tout le monde. Certains observateurs parlaient de promotion. Noureddine Yazid Zerhouni est après tout le premier vice-Premier ministre dans l'histoire de l'Algérie indépendante. La situation sera clarifiée, à coup sûr, après la publication des fonctions du vice-Premier ministre.