Le ministre des Finances affirme que les discussions concernent uniquement «l'Algérie et OTH, détenteur des actions de Djezzy, qui a émis son souhait de céder OTA à notre pays Le gouvernement algérien réagit, enfin, sur le dossier Djezzy. L'Algérie tient toujours à l'acquisition de Orascom Telecom Algérie, filiale de OTH (Orascom Telecom Holding). Cette confirmation émane du premier responsable du département des finances, Karim Djoudi. Sollicité par L'Expression, sur ce sujet, le ministre était catégorique: «L'Algérie tient toujours au rachat de Djezzy», a-t-il affirmé jeudi, en marge de la présentation de la Déclaration de politique générale par le Premier ministre devant les députés. Lors de son intervention, le ministre des Finances a remis en cause, indirectement, la fusion de Weather Investment, propriétaire principal d'OTH, avec le groupe russe de téléphonie mobile VimpelCom. Pour le ministre, cette fusion n'intéresse pas l'Algérie, dans la mesure où les Russes ne sont pas ses partenaires dans cette transaction. «Il faut d'abord bien comprendre comment se passe l'organisation dans ce genre de transactions. Nous, nous avons une relation avec OTH qui est le détenteur de la licence GSM et qui est détenteur des actions de Djezzy. OTH a émis son intention de vendre à l'Algérie OTA. Nous avons engagé une opération de rachat OTA. OTH a marqué sa disponibilité à nous la vendre...», a déclaré le ministre. Et d'affirmer que la phase d'évaluation de cette société se poursuit. Dans une interview au Financial Times, le patron de VimpelCom, Alexander Izosimov, avait tenu un langage menaçant envers l'Algérie n'excluant pas d'ester en justice le gouvernement algérien au cas où il déciderait de nationaliser l'entreprise Djezzy. «Si le gouvernement algérien effectue des mouvements ou extrait des actifs -nationaliser et autres-, nous essayerons de défendre nos intérêts», a précisé M.Izosimov. Interpellé sur ces menaces, M.Djoudi s'est voulu rassurant déclarant: «Je m'en tiens uniquement à ce qui nous a été officiellement écrit. Notre partenaire est OTH avec qui nous sommes engagés. Je le répète, le détenteur des actions de Djezzy en Algérie est OTH.» Ainsi, M.Djoudi a laissé entendre que les Russes ne sont pas concernés par cette transaction. Les patrons russe et égyptien ont-ils fait une affaire sur le dos de l'Algérie? «Non! ça ne change rien», réplique le ministre. Et de préciser qu'«une fois la phase d'évaluation achevée, on procèdera à l'étape finale qui est la transaction», rappelant dans ce sens que l'Etat «avait lancé un appel d'offres international pour sélectionner la banque d'affaires qui sera chargée de l'évaluation de la société afin de déterminer la valeur de la transaction». De son côté, le ministre de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, avait indiqué dernièrement que tout changement dans l'actionnariat d'Orascom Telecom Holding (OTH) «ne saurait remettre en cause les engagements déjà pris de céder OTA à l'Etat algérien». S'agissant du nouveau redressement fiscal sur cette même société, le ministre l'a qualifié «d'un redressement fiscal normal qui touche toutes les sociétés». Il s'agit, selon le ministre, d'une procédure habituelle portant vérification fiscale de toutes les sociétés, comme cela était le cas pour Djezzy durant la période 2004/2007. «Nous avons engagé des vérifications fiscales. Cette procédure, annuelle, concerne plusieurs sociétés, dont Djezzy. Je précise qu'il y a eu déjà une vérification pour 2004-2007, sur cette même société, qui a donné lieu à un premier redressement fiscal qui a porté, je suppose, à 53 milliards de dinars, une somme totalement versée par Djezzy. Ensuite, il y a eu une autre vérification engagée sur la période 2008-2009, dont le premier montant a été annoncé à Djezzy», a-t-il expliqué. Le ministre n'a pas dévoilé le montant exact de ce redressement fiscal. Il estime qu'il ne s'agit pas d'un montant définitif. «Il y a eu un premier montant qui n'est pas définitif, il y aura une vérification approfondie. Il y a une notification qui a été faite à la société, celle-ci présentera son plan justificatif jusqu'à ce que l'on arrive au bon montant. Je préfère attendre encore pour donner le bon montant», a-t-il souligné. En un mot, l'Algérie n'a pas encore dit son dernier mot dans cette affaire.