Après avoir mis le holà, cet entraîneur tire sa révérence sur une note d'euphorie. Depuis sa prise en main du Onze national Hamid Zouba a toujours martelé qu'il n'était qu'un intérimaire dans l'attente de la désignation d'un entraîneur national. Appelé à la rescousse après le limogeage de Rabah Madjer, Abdelhamid Zouba, surnommé à tort ou à raison l'éternel pompier, aurait décidé de rendre définitivement son tablier non sans avoir donné une chance au Onze national de disputer la prochaine Coupe d'Afrique des Nations à Tunis en 2004. En effet son bilan est plus que positif à en juger les résultats techniques, jusqu'ici obtenus, même si la manière faisait, parfois, défaut. Depuis sa prise en main par la sélection nationale, en juin dernier, il a aligné deux victoires, Namibie (1-0) et Tchad (4-1), en éliminatoires de la CAN et concédé deux nuls devant la RD Congo (1-1) et l'Ouganda (1-1) en amical. Dès lors, il est temps pour les responsables de la fédération de se mettre sérieusement à la recherche d'un entraîneur même si le prochain rendez-vous officiel est prévu pour le 25 juin 2003 contre la Namibie. Entre-temps le Onze national sera appelé à disputer six matches amicaux devant le préparer à la double échéance que sont les éliminatoires de la CAN 2004 et le Mondial 2006. Il ne faut pas attendre la dernière minute pour reprendre son bâton de pèlerin à la recherche du profil idéal. Le temps presse et l'éventualité de construire une grande équipe nationale représentative ne permet pas le dilettantisme. Dans ses déclarations, le président de la Fédération algérienne de football (FAF) avait soutenu que la désignation d'un entraîneur national n'est pas une priorité. Certes, car «dans un club, l'homme le plus important est le responsable de la formation. L'entraîneur de l'équipe première n'est qu'un technicien de passage», pour reprendre les dires d'Aimé Jacquet. Des mots qui sonnent tellement vrais qu'on a tendance à oublier leur sens profond. En effet l'équipe fanion ne doit être que le reflet d'un travail de longue haleine et planifié. Or, les deux derniers matches amicaux de l'équipe nationale sans l'apport des professionnels et l'absence des joueurs de la JS Kabylie, qui constituent le noyau de la sélection, ont montré que le football national en est encore à tâtonner pour trouver son équilibre. Si l'on considère que les «pros» sont tenus par des obligations statutaires, il est évident que l'urgence aujourd'hui est de construire un double représentatif qui permette de se passer, à l'occasion, des joueurs émigrés. De ce fait, l'éternel problème de formation se repose avec acuité. Le mot est lâché : la formation. Un concept qui n'est toujours pas intégré dans l'ossature des clubs nationaux. Un club qui refuserait de faire de la formation est condamné à mourir. La politique du vedettariat, cherche ailleurs ce que souvent l'on a sous le nez, a prouvé largement ses limites. Un «grand» club outre de disposer de moyens conséquents se doit aussi de veiller à former ses propres joueurs. C'est seulement à ce prix qu'il sera possible de dépasser la régression dans laquelle notre football s'est engagé. Il faudrait aussi faire un sort à la notion chère à de Coubertin de participation honorable, celle-ci ne faisant plus recette dans le monde du sport.