Le terrorisme a poussé ces régions vers l'enclavement et la croissance alarmante de la paupérisation et des bidonvilles. Dans l'objectif d'aller au-devant des questions les plus urgentes qui rongent les contrées défavorisées du pays, le Président de la République, Abdelaziz Bou-teflika, a atterri, hier, à Tissemsilt, sa deuxième escale après Tiaret poursuivant sa visite de travail et d'inspection entamée depuis samedi dernier et qui devrait le conduire en dernier lieu à Biskra. La région de Tissemsilt, tout comme celle de Tiaret, a été, des années durant, le fief des katibate les plus sanguinaires des GIA. Un triste état de fait qui a poussé les deux régions vers un terrible enclavement, d'où la montée vertigineuse de la paupérisation et la croissance des bidonvilles. Les «ghettos», montés en catastrophe à Tiaret, n'ont cessé d'accueillir les habitants de Tissemsilt qui fuyaient les hordes criminelles. Pour rappel, la visite de Bouteflika à Médéa, l'année dernière, lui a déjà donné un aperçu sur la tragédie de ces coins perdus du pays livrés à eux-mêmes et au terrorisme. Une année après, le chef de l'Etat déplore le statu quo. Le discours officiel véhiculé par le Président vise, sans doute, un rapprochement avec le citoyen en mettant essentiellement l'accent sur les problèmes de l'heure, notamment l'eau et l'habitat. C'est dans ce souci de «présence», qu'ont été inaugurés hier, le barrage de M'ghila, le projet d'alimentation en eau potable (AEP) des localités de Youssoufia, Theniet El-Had, Aïn Fraja, Meguisba, Laâyoune et Khemisti ainsi que le projet de 280 logements inscrit dans le cadre de la restructuration du centre-ville. En fait, le chef de l'Etat se devait presque cette sortie au lendemain des élections locales du 10 octobre. Une manière de manifester une présence de l'Etat auprès de ses citoyens. Pourtant force est de constater que ce citoyen n'a toujours été qu'un allié de circonstance... souvent électorale.