Fraîchement installé, le nouveau wali d'Oran commence par l'éradication des baraques de vente des fruits et légumes. «Le recours à la force publique est automatique dans cette opération qui porte sur l'éradication des baraques de vente des fruits et légumes, celle-ci prendra effet dans les tout prochains jours», a averti le délégué du secteur urbain d'El Othmania, M.Setti Hocine ajoutant que «six propriétaires de baraques, exerçant dans le secteur qu'il gère, viennent d'être mis en demeure». Selon le délégué du secteur, «un ultimatum de 48 heures a été donné à tous les propriétaires concernés; passé le délai fixé, le recours à la force publique, suivi des saisies des produits vendus et la démolition des maisons de fortune, est systématique». Voilà une information qui risque de soulever le courroux des dizaines des commerçants informels qui accaparent d'immenses espaces appartenant à l'Etat, dont le squat des trottoirs. Pour sa part, M.Benkada Sadek, maire d'Oran, contacté par téléphone, s'est abstenu de commenter l'information en ne lui accordant aucun crédit alors que la nouvelle a circulé dans toute la commune d'Oran. Selon le responsable de la ville, «l'opération de démolition des baraques est une rumeur». Il est bien clair que les instances locales gèrent, avec discrétion et vigilance tout événement qui risque de soulever le courroux des «victimes» des décisions locales. Le cas de la délocalisation, en 2005, des kiosques des arcades vers le marché Michelet, situés au centre-ville d'Oran, a servi, à plus d'un titre, d'exemple. Idem à Arzew, lorsque plusieurs commerçants ont été interdits d'exercer la vente des fruits et légumes sur les trottoirs. Les deux villes ont failli sombrer dans une violence inouïe. Sur un autre registre, la sortie de la municipalité d'Oran se veut être le prélude à un grand ménage des points noirs qui obstruent des dizaines d'artères et enlaidissent l'aspect esthétique de la ville. Cette politique a été annoncée à la veille du dernier Ramadhan lorsque les responsables locaux avaient annoncé la mise en oeuvre de plusieurs mesures permettant la récupération des trottoirs. Ces derniers sont, contre toute attente, plus que mobilisés à passer, le plus tôt possible, à l'action étant donné que la prolifération des points de vente des fruits et légumes prend des courbes phénoménales. Aussi, ces mesures semblent découler des dernières recommandations du nouveau wali d'Oran qui, tout en stigmatisant l'état des lieux de la ville, a incité les élus locaux de toutes les communes de la wilaya, à établir des bilans détaillés sur la situation environnementale. En tout état de cause, M.Abdelmalek Boudiaf a, dans son dernier discours, tenu à l'occasion de la dernière session APW, été plus que catégorique en réitérant que «la mission principale des collectivités consiste au nettoiement de la ville et l'amélioration des conditions environnementales». Dans cette panoplie de recommandations, l'embellissement de la ville revient comme un leitmotiv dans toutes les bouches des responsables locaux. En effet, l'ex-wali d'Oran s'était attaqué aux hippomobiles tandis que son seccésseur vient d'entamer ses fonctions en éradiquant les baraque de vente des fruits.