Près de cinq mois après le dernier remaniement ministériel, les collaborateurs de Ouyahia n'ont toujours pas réussi à installer leurs hommes de confiance. Ni nomination, ni changement de staff! Les ministres de la République sont partiellement bloqués au niveau de leur cabinet. Près de cinq mois après le dernier remaniement ministériel, les collaborateurs de Ouyahia n'ont toujours pas réussi à installer leurs hommes de confiance au sein de leur cabinet. Ils attendent encore l'aval de la Présidence pour passer à l'action. «Nous sommes bloqués. Nous ne pouvons pas effectuer des changements au sein du staff dirigeant pour réorganiser la méthode de travail», a reconnu un membre de l'Exécutif. Ainsi, les ministres qui ont été mutés à d'autres postes ministériels, au sein du gouvernement, se retrouvent coincés. «J'ai introduit une demande pour avoir l'accord de la Présidence sur le changement du staff, mais aucune suite ne m'a été donnée», a confié à L'Expression un autre membre de l'équipe Ouyahia. Ce responsable ne cache pas le désagrément que crée ce genre de situation sur l'activité du gouvernement. «La procédure prend beaucoup de temps ce qui fait accuser un retard dans le bon fonctionnement», a précisé notre source. Les ministres ont juste réussi à faire venir leurs chefs de protocole respectifs, laissant toute une équipe dans l'attente. «Je n'arrive pas à installer le secrétaire général», se plaint notre interlocuteur qui gère un portefeuille ministériel assez important. Les nominations obéissent à une procédure d'autorisation qui prend du temps. Ce n'est un secret pour personne. Le changement du staff dirigeant apparaît comme étant le premier chantier qu'entame un membre de l'Exécutif avant d'engager son programme d'action. «Tant que nous n'avons pas revu l'organisation du staff dirigeant, il serait difficile de donner une nouvelle impulsion à l'action ministérielle», explique notre interlocuteur. Procéder à des changements, souligne la même source, permet de mieux répartir les tâches et de sensibiliser davantage les cadres afin d'assurer la prise des commandes du secteur. Certes, le remaniement ministériel, opéré le 28 mai dernier, n'était pas global, il n'en demeure pas moins qu'il y a eu plusieurs permutations. Des ministres ont permuté. C'est le cas d'ailleurs, de Djamel Ould Abbès avec Saïd Barkat. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques Smaïl Mimoune a été désigné à la tête du département du Tourisme. Idem pour le ministre de la Petite et moyenne entreprise, Mustapha Benbada. Alors que ces ministres n'ont toujours pas leur bras droit, le vice-Premier ministre n'a même pas pris ses fonctions. «Ça me suffit», a répondu Noureddine Yazid Zerhouni du fait que le décret est publié sans pour autant définir ses prérogatives. Interpellé dimanche dernier en marge des débats sur la Déclaration de politique générale, le vice-Premier ministre s'est montré plutôt à l'aise dans son nouveau costume. Peu prolixe, il a résumé sa réponse en deux mots en précisant que la publication du décret présidentiel portant sa nomination lui suffit largement. Pourtant, l'ancien numéro 2 du gouvernement avait sollicité le chef de l'Etat pour lui demander des explications sur sa nomination et ses nouvelles missions au sein de l'Exécutif. «Je n'ai jamais dit que ma nomination à ce nouveau poste me déplaisait. Mais il est vrai que lorsque j'ai appris la décision, j'ai demandé des explications au Président sur ses motivations», avait-il fini par lâcher en marge de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, ouverte le 2 septembre dernier. Mieux encore, l'ex-ministre avait même manifesté son empressement à connaître ses futures missions. «J'attends toujours la définition de mes prérogatives par le Président», avait-il précisé. Une réponse à laquelle n'a pas eu droit le vice-Premier ministre dont les fonctions ne sont pas encore définies. L'ancien patron de l'Intérieur a réussi à avoir sa nomination au poste de vice-Premier ministre sans pour autant avoir plus de détails sur la nature de sa mission. Quel sera son rôle? C'est là la grande question que se posent les observateurs de la scène politique nationale. Le Président Bouteflika n'entend-il pas, implicitement, opérer un autre remaniement? Cette hypothèse a été vivement soutenue par les observateurs de la scène politique. En procédant à un lifting partiel, le Président ne semble pas cacher son intention de revoir sa liste de l'Exécutif. Une fois le plan quinquennal mis sur rails, certains membres du gouvernement peuvent être remerciés.