Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU a rappelé à cette occasion, «le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». L'envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental a confirmé la tenue de pourparlers, au début du mois de novembre, entre le Maroc et le Front Polisario. Ils auront lieu dans le cadre d'une troisième rencontre informelle, depuis sa désignation en remplacement de Peter Van Walsum. Contrairement à son prédécesseur, qui avait jugé l'option de l'indépendance «irréaliste», Christopher Ross a rappelé «le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». L'attente du représentant personnel de Ban Ki-moon aura duré quatre jours avant que les responsables marocains ne le reçoivent. «L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, M.Christopher Ross, est arrivé, vendredi matin, à l'aéroport Mohammed V de Casablanca, dans le cadre d'une tournée dans la région...», avait annoncé une dépêche de l'agence de presse officielle marocaine MAP. Il a été finalement reçu lundi par le roi du Maroc. «S.M. le roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, a reçu, lundi au Palais royal de Casablanca, M.Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara», a rapporté l'agence officielle marocaine dans une dépêche datée du 26/10/2010. A l'issue de l'audience que lui a accordée le souverain marocain, le représentant personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies a tenu un point de presse. «Ma visite au Maroc s'inscrit dans le prolongement de ma quatrième tournée dans la région dans le cadre de la mission dont m'a chargé le secrétaire général de l'ONU», a déclaré le diplomate onusien qui a rappelé que la dernière étape de sa tournée qui s'est achevée au Maroc avait pour objectif de mettre sur pied une troisième réunion informelle qui doit se tenir en principe à New York entre le 3 et le 5 novembre 2010. «Cette réunion aura lieu entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario en présence des deux pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie, pour parvenir à un règlement politique juste, durable et convenu entre les deux parties, garantissant au peuple du Sahara occidental le droit à l'autodétermination, et ce, avec l'appui des pays de la région, particulièrement les deux pays voisins», a précisé aux journalistes le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU. Christopher Ross a mis l'accent sur le soutien et la volonté affichée de ses interlocuteurs pour sortir le Sahara occidental du conflit. «Les responsables ont exprimé, lors des quatre étapes (Alger, région de Tindouf, Nouakchott et Royaume du Maroc) leur entière disposition à appuyer mes efforts et ceux des Nations unies en général», a-t-il assuré. Et sur quels sujets ont porté ses entretiens avec les responsables marocains (M.Ross a aussi rencontré Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération)? Ils «ont porté sur la situation politique dans toute la région et l'état qui y prévaut. Nous avons également discuté de la nécessité de dépasser la situation actuelle, des modalités de l'opération des négociations et du déroulement de la gestion des mesures d'édification de la confiance». Il faut reconnaître que les seuls rapports existants entre la population sahraouie et les forces d'occupation marocaines à l'heure actuelle sont caractérisés par une répression terrible. D'où «l'impérieuse nécessité d'atténuer la tension qui prévaut et d'éviter tout ce qui est de nature à assombrir le climat ou à entraver le progrès lors du prochain round des négociations qui, je l'espère, permettra d'ouvrir la voie à des pas tangibles vers le règlement escompté», a estimé l'envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental. Le président de la Rasd a attiré l'attention du SG de l'ONU sur la répression qui fait rage dans les territoires occupés, un adolescent de 14 ans a été tué par balles dimanche à El Aâyoune par des militaires marocains (lire L'Expression du 26/10/2010). «Nous vous appelons, M. le secrétaire général, et à travers vous toute la communauté internationale, à intervenir avant qu'il ne soit trop tard, pour sauver la vie de dizaines de milliers de citoyens sahraouis sans armes, aujourd'hui en grand danger en raison du blocus, des restrictions, la famine et également de la répression et d'interventions militaires et sécuritaires à travers l'intense déploiement des forces d'occupation marocaines», a écrit Mohamed Abdelaziz dans une lettre adressée à Ban Ki-moon. Sur le terrain, la situation est explosive. Dans quel état d'esprit est le Maroc à la veille de ces négociations? Acceptera-t-il l'idée d'un référendum qui puisse garantir au peuple sahraoui de s'exprimer librement quant à son indépendance? Il écarte toute option autre que son «initiative d'autonomie». Ecoutons ce que dit le souverain marocain à ce propos: «Cet effort réalisé par le Royaume, à travers cette initiative audacieuse et substantielle, respecte les fondements de la Charte des Nations unies, et répond aux directives définies dans les résolutions du Conseil de sécurité, y compris le principe de l'autodétermination, sachant que le mécanisme d'un référendum à options multiples, minoritaire au demeurant dans la pratique des Nations unies, est définitivement écarté.» Sans commentaire.