Lancées en 2007, mais sans aboutir à une avancée réelle dans le règlement de la question sahraouie, les négociations entre le Front Polisario et le Maroc pourraient reprendre au courant du mois de février. L'annonce a été faite lundi à la Radio algérienne par le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, qui a indiqué que dans la perspective de cette reprise des négociations, «le Front Polisario est en contact avec l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross». Et d'ajouter : «Je pense que le prochain round des négociations aura lieu au début de la deuxième semaine de février. C'est la date proposée mais il n'y a pas encore de confirmation définitive». Evoquant la rencontre informelle tenue entre le Maroc et le Front Polisario sous l'égide de l'ONU, au mois d'août dernier à Duerstein (Autriche), M. Boukhari a souligné qu'il y a eu «au moins une ambiance même s'il n'y a pas eu de résultats tangibles». «Cette ambiance est menacée maintenant par la conduite sur le terrain du Maroc à travers sa répression et ses violations des droits de l'homme au Sahara occidental», a déploré l'intervenant. Pour sa part, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a renouvelé la disponibilité des autorités sahraouies à une «coopération constructive» aux efforts des Nations unies et à «répondre positivement» à l'invitation de l'envoyé spécial du SG de l'ONU, «attendu au cours de février», pour la reprise des négociations directes entre les deux parties en conflit, «sans conditions préalables» et à même de garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Par ailleurs, dans un discours au 14e sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, le président sahraoui a invité ses pairs africains à la mobilisation pour décoloniser «le dernier bastion colonial» dans le continent et protéger les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental contre «la répression sauvage» et le black-out sécuritaire marocains. Le chef de l'Etat sahraoui a plaidé pour une «action continue» de l'organisation panafricaine en faveur de la cause sahraouie, appelant à la mobilisation jusqu'à la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, pour permettre au continent de «se consacrer à la coopération et à la collaboration pour le bien-être de ses peuples». Mettant en exergue la gravité de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis, M. Abdelaziz a «vivement» condamné «l'escalade des violations des droits de l'homme, les restrictions, le blocus, la torture et la déportation» des Sahraouis. Le président sahraoui a jugé «nécessaire et important» la mise en place d'un mécanisme onusien travaillant en collaboration avec la Minurso, pour «veiller à la protection des droits de l'homme au Sahara occidental». Le secrétaire général de l'ONU M. Ban Ki-moon, avait réitéré récemment l'engagement de l'instance onusienne en faveur des efforts visant à reprendre le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario sur l'avenir du Sahara occidental. M. Ban Ki-moon a relevé, dans ce sens, les efforts menés par son envoyé personnel pour le Sahara occidental pour tenter de réunir, de nouveau, les deux parties autour de la table des négociations directes, en vue de la tenue d'un cinquième round de pourparlers.