«Le prétexte de la non-solvabilité des jeunes n'a plus droit de cité», avait affirmé le ministre. «Le taux de refus quant aux initiateurs des projets dans le cadre de l'Ansej est inférieur à 1%.» Par cette mise au point, Aït Baâziz Boualem, sous-directeur central au niveau de la Badr, abordé hier en marge du forum d'El Moudjahid consacré à l'emploi, semble vouloir dire: «Vous avez tout faux monsieur le ministre» En effet, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale s'en est pris vertement à cette institution financière en l'accusant de vouloir torpiller le plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage. «Le ministre a-t- il dit que la Badr vient en pole position dans les accords octroyés?», s'interroge M.Aït Baâziz. Le fait de figurer dans le «box des accusés», ne lui plait guère. Plaidoirie, réquisitoire. A quel niveau se décide le bien-fondé du promoteur au crédit? «C'est au niveau d'une commission, composée de tous les représentants des banques et de l'Ansej, présidée par le secrétaire général de la wilaya», répond notre vis-à-vis. Et d'enchaîner: «Ce n'est pas la Badr qui décide. Tout le monde donne son avis.» A la partie qui semblait se jouer à deux, s'invite un troisième larron: l'exécutif de la wilaya. Dans son intervention, le responsable de la Badr affirme que le traitement des dossiers ne dépasse pas les deux mois. Une autre réplique à Tayeb Louh ayant déclaré que certains dossiers traînent pendant plusieurs mois, voire une année. Les avis se contredisent. Dans une autre optique, Mohamed Tessa, directeur général du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (Fsie) a affirmé que des démarches ont été effectuées au niveau de certaines entreprises et banques afin de bien placer l'argent des salariés et améliorer leurs revenus de retraite. Les activités tournant autour de l'actionnariat ont ciblé, en priorité, «la Badr, Agenor et ArcelorMittal», fait savoir M.Tessa. Il explique ce choix par les revenus moyens intéressants des salariés ainsi que les gisements d'épargne des entreprises et banques. En termes de chiffres, il déclare que 40.000 actions au niveau de la Badr et ce depuis janvier 2008, date de la mise en opération du Fsie, sont vendues à 6000 souscripteurs. L'objectif est d'atteindre les 10.000 parapheurs qui peuvent récupérer les actions achetées au moment de leur retraite. Quant au montant global de ces actions, il est estimé à quelque 8 millions de dinars. «C'est très peu», regrette le conférencier. Cependant, il faut tenir compte de la nouveauté du fonds. Il est à son stade embryonnaire. Des bonifications de 10% seront accordées à chaque action dont la valeur est fixée à 200 DA. L'épargne des actionnaires est fructifiée par les investissements et les placements effectués selon les règles de bonne gouvernance. Une moitié des ressources du fonds est investie dans les PME et PMI. L'autre moitié est placée dans les valeurs du Trésor afin d'offrir une sécurité optimale. Au cours de la conférence, le directeur Fsie fait savoir que le premier investissement dans une PME aura lieu en 2011. Ce fonds, faut-il le préciser, est destiné au financement des PME et contribue d'une façon significative à la promotion et à la sauvegarde de l'emploi.