Un jeune homme, qui tentait d'embarquer clandestinement sur le navire «Tabat» qui avait accosté le port d'Oran, est mort, hier, en chutant lourdement d'une hauteur d'environ quinze mètres. L'infortuné, qui avait tenté de grimper sur le navire en s'accrochant à une amarre, a glissé avant de se fracasser le crâne sur le béton du quai. Cet épisode rappelle la tragédie de l'émigration clandestine qui est devenue une pratique courante chez un grand nombre de jeunes qui vivent des conditions sociales difficiles et qui se retrouvent, parfois, avec des horizons bouchés. Les ports d'Arzew et d'Oran sont devenus, avec le temps, des lieux d'embarcation très prisés par les harragas, qui n'arrivent que très rarement à franchir les barrières dressées par la police des frontières pour maintenir ce fléau dans des limites gérables. Il y a quelques jours, des jeunes, qui avaient embarqué à partir du port d'Oran sur un navire chinois, se sont retrouvés dans un véritable traquenard, quand l'équipage les avait découverts sur le navire. Le commandant du navire et ses hommes avaient jeté à la mer les jeunes, un seul s'en était sorti. Le commandant, qui a été identifié, fait, aujourd'hui, l'objet d'un mandat d'arrêt international. D'après certaines indiscrétions, le navire serait amarré, ces derniers temps, à un port marocain. Cette information, si elle venait à se confirmer, jetterait un doute sur la réaction d'Interpol pourtant destinataire d'un mandat délivré par les autorités algériennes. L'attitude de cette structure, qui n'aurait pas répercuté la demande «d'extradition» formulée par l'Algérie, permettrait au commandant de ce navire d'éviter de confronter ses victimes et de payer son geste inhumain. Dans un autre sens, les gardes-côtes algériens ont secouru, au large de Cap-Blanc à Arzew, il y a quelques jours, une embarcation pneumatique dans laquelle s'entassaient 12 clandestins marocains. Ces malheureux, emportés par le courant, voulaient rejoindre le port espagnol d'Almeria. Secourus et rapatriés en Algérie, ils furent condamnés pour délit d'émigration clandestine et d'installation illégale en Algérie. La semaine dernière, 22 autres Marocains s'étaient échoués sur la plage Kharrouba, à quelques encablures de Mostaganem. Ces clandestins, des hommes et des femmes, avaient embarqué le 4 octobre dernier d'un port de la façade atlantique du Maroc à bord de deux Zodiac. Après avoir dérivé pendant de longs jours, le moteur de leur embarcation tombera en panne. Livré aux courants marins, leur Zodiac a dérivé avant de s'échouer à Mostaganem.