Le marché de la partie ouest du pays n'est pas épargné par le réveil du géant chinois. La guerre déclenchée contre le commerce informel se poursuit à Oran. La première bataille a abouti à la verbalisation de près d'une soixantaine de commerçants clandestins. Des mises en demeure les sommant de mettre fin à leur activité illégale, leur ont été notifiées. La majeure partie de ces commerçants exercent sans papiers tout en squattant des espaces publics comme les trottoirs et les rues. Ce phénomène est surtout apparent au niveau des secteurs de Sidi El Bachir, Victor Hugo, Seddikia. A lui seul, le quartier Emir Abdelkader, mitoyen du quartier populaire d'El Hamri constitue un pôle important où le commerce informel est en propulsion notable. Les spécialités exercées sont réparties entre la vente des matériaux de construction et les produits alimentaires. A ce niveau, plus d'une trentaine de commerçants, surpris en flagrant délit de squatt des trottoirs, ont été avertis tout en les sommant de libérer les espaces piétonniers qu'ils ont obstrués en étalant leurs produits. Des ultimatums de 48 heures leur ont été fixés. Passés ces délais, le recours à la force publique et les saisies des produits exposés sur les espaces piétonniers sont inévitables tandis que les commerçants récalcitrants seront poursuivis devant les tribunaux. Dans cette campagne, qui a été annoncée pendant le mois de Ramadhan dernier, la restitution des trottoirs a constitué un sujet qui continue à hanter les esprits locaux, étant donné que le commerce informel et le squatt des rues a dépassé toutes les règles de l'entendement. Plusieurs artères de la ville, y compris celles du centre-ville, sont obstruées rendant impossible la marche piétonne et la circulation routière. Les constats sont de visu perceptibles un peu partout dans les rues de M'dina J'dida, la route de la Faïence de Medioni, les ruelles Saint-Antoine, le boulevard Masacra et le boulevard Valero. Dans les artères du Plateau, celles de la Bastille, la vente de poisson fait rage tandis que le balcon du Front de mer est carrément envahi par les petits vendeurs de cigarettes et de cacahuètes et autres amuse-gueules et produits de fantaisie. Ce n'est pas tout: le commerce ambulant prend des courbes phénoménales. Cela survient au moment où le ministère du Commerce, qui s'apprête à ratifier d'importants accords commerciaux d'envergure internationale, met l'accent sur la nécessité de juguler le commerce informel. Mais le coup vient d'ailleurs, en particulier des pays subsahariens, asiatiques et quelques pays de la péninsule Arabique. Des produits ne répondant à aucun standard universel envahissent, de manière continue, le marché algérien. Après la prolifération du commerce de troc, dont l'invention appartient aux immigrants clandestins africains, le marché de la partie ouest du pays, principalement celui d'Oran, n'est pas épargné par les aléas du réveil asiatique, à leur tête le géant chinois. Cela survient au moment où quelques pays du Golfe, se fixant sur la forte demande locale, se mettent graduellement de la partie en inondant, à petites doses, le marché local par des produits cosmétiques dits de La Mecque, de Medina et d'El Qods. Ainsi donc, des centaines de marques et produits de contrefaçon continuent à être écoulés dans le marché oranais monopolisant davantage les inspecteurs en charge du contrôle de la qualité. A M'dina J'dida, ou à Choupot ou encore dans les commerces de l'interminable rue Larbi Ben M'hidi, le chaland trouve des productions de tout bord à des prix imbattables mais aux normes de qualité douteuses.