La majorité des dinandiers préfèrent activer en solo pour ne pas subir des taxes ou d'autres charges supplémentaires. Un Salon national de la dinanderie sera organisé du 7 au 11 novembre prochain à Constantine, a indiqué dimanche le responsable de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM). M.Hacène Gacem a précisé à l'APS que divers objets finement ciselés en cuivre, provenant de Constantine et d'une dizaine d'autres wilayas de l'est, du sud-est et du centre du pays seront exposés à la salle omnisports de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. De nombreux échantillons puisés de l'artisanat d'art orneront les stands d'une cinquantaine de participants, a affirmé le même responsable, précisant également la programmation «d'ateliers vivants» animés, sur place, par des artisans. Le public pourra, notamment découvrir à l'occasion de ce salon, les «secrets de fabrication» de l'eau de fleur d'oranger et de rose, une spécialité dont le Nord-Constantinois (Hamma-Bouziane et Beni Hmidene, notamment), garde jalousement la tradition. Des «Kettars» servant à distiller et à produire ce produit subtilement parfumé, incontournable lors des fêtes sur le Vieux Rocher, pourront être admirés durant la manifestation. Des spécimens de «Kirouana», une sorte de bassine aux parois légèrement évasées, utilisée pour la toilette, des lampadaires, lustres, plateaux (snioua) et autres samovars en cuivre, ne manqueront pas de susciter l'intérêt des visiteurs de ce salon qui reflétera, cinq jours durant, le Souk Enahassine (marché des artisans du cuivre) qui distingue encore la médina de Constantine, a ajouté le directeur de la CAM. M.Gacem a rappelé que l'art de la dinanderie existe depuis le Moyen Age à Constantine où les artisans ont acquis un savoir-faire remarquable dans l'utilisation de la feuille de cuivre pour façonner des ouvrages à des fins utilitaires et décoratives. Une cérémonie de remise de diplômes à une promotion de plus de 200 jeunes artisans formés durant une année par la Chambre, en pâtisserie traditionnelle, en couture, en confection et en peinture sur soie, est prévue en marge de ce salon, a conclu la même source. Pour rappel, le nombre des dinandiers affiliés à la Chambre de l'artisanat et des métiers ne dépassait pas les 300 en 2009. Le reste des dinandiers préfèrent, pour diverses raisons, activer dans l'informel. Une pratique qui ne joue pas en faveur du processus de revalorisation de ce métier ancestral. Les dinandiers, qui refusent d'adhérer à cette option, expliquent ce choix par le fait que le métier de la dinanderie «n'est plus rentable comme avant», préférant ainsi activer en «solo» pour «ne pas subir des taxes ou des charges supplémentaires». La cherté et la rareté de la matière première vendue à des prix «exorbitants» en raison de l'inflation des coûts au niveau mondial, constituent un obstacle pour ces dinandiers qui ont affirmé que leurs préoccupations dépassent le cadre du marché national.