L'ex-secrétaire général du parti FLN Abdelhamid Mehri ouvre l'armoire de l'histoire et livre un document d'une brûlante actualité. Le dernier discours de l'ex-secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, prononcé devant le comité central du parti, en mars 1996 avait «crevé» l'abcès en pleine séance et où il avait tenté de déjouer les plans de ses détracteurs. Ainsi, et alors que la «fronde» contre Belkhadem bat son plein, Mehri passe à l'acte et fait part de sa fracassante allocution. Dans ce document, l'ex-patron du FLN avait décortiqué les raisons de son départ voulu par quelques factions. Notamment Abdelkader Hadjar et Abdelhak Benhamouda qu'il cite nommément et qui avaient mené cette cabale contre lui. Dans cette bande sonore qu'il nous livre, Mehri intervient dans des passages-clés où il avait à l'époque dénoncé le fameux coup d'Etat scientifique. Tout en faisant prévaloir son devoir de réserve vis-à-vis de l'actualité qui secoue le FLN, Mehri rappelle qu'il a été contraint de démissionner pour avoir refusé de renoncer à ce qu'il appelle, les principes fondamentaux du parti. C'est donc là une réponse indirecte aux détracteurs de Belkhadem qui ont demandé à ce dernier de se retirer. Il entame son discours en déclarant: «J'ai sciemment omis d'évoquer certaines vérités en attendant que le comité national trouve une solution à la crise, mais je sens que je serai négligent si je ne donne pas de précisions sur ce qui s'est passé avant la réunion de cette session». L'orateur poursuit son intervention en abordant l'origine et l'ampleur de la crise, affirmant que jusque-là, les désaccords au sein du bureau politique et du comité central étaient traités de la façon la plus démocratique possible. «Avant la tenue de la session, je savais déjà que le débat n'avait plus de place au sein de la formation et que des parties étrangères au parti se mêlaient de ses affaires.» Mehri fait part de réunions qu'il ne manque pas de qualifier de clandestines en affirmant avoir été informé de rencontres qui se tenaient hors du siège et avec des personnes qui n'avaient aucun lien avec le commandement. Selon ses propos, quelques militants étaient alors «travaillés» à mort afin de se démarquer de la direction du FLN, sinon de définir leur position vis-à-vis de cette dernière. Des passages-clés, voire incendiaires du discours font part de manoeuvres souterraines auxquelles s'adonnaient quelques personnes se prévalant du pouvoir politique et dont l'objectif était de détourner le cours des affaires au sein du parti. Souvent, des militants qui osaient manifester une résistance au chant des sirènes étaient contraints de prendre position sous la menace. Mehri, en révélant ces détails, le fait par conscience, voire par devoir. Il estime un devoir de dénoncer ces comportements par souci d'éclaircir un pan de l'histoire récente du parti, et ce d'autant que cette histoire semble étrangement se répéter aujourd'hui. D'ailleurs et dans la même vidéo, il précise que le danger que recèlent ces parties étrangère à la maison FLN est latent et que sa nuisance peut se manifester à n'importe quel moment! En fait et même s'il fait valoir son devoir de réserve vis-à-vis de la cabale menée contre Belkhadem, Mehri apporte, par la grâce de cette pièce exceptionnelle, son soutien au SG du FLN. C'est là sa réponse indirecte aux opposants de ce dernier.