Quelques jours avant la venue de Dominique Strauss-Kahn à Alger, l'institution qu'il préside, le FMI, a établi un rapport sur l'économie du pays. L'Algérie continue à sortir la tête de l'eau. C'est le message livré par le FMI depuis quelques jours. Aujourd'hui, le président du FMI devrait confirmer ce diagnostic lors de sa rencontre avec la presse à Alger. Une équipe de la même institution se trouve dans la capitale dans le cadre de ses missions annuelles. Le ministère des Finances ainsi que la Banque d'Algérie ont été les principales institutions d'où le FMI a puisé ses informations pour établir son diagnostic. Le rapport définitif de la mission ne sera disponible qu'en février prochain avec l'accord du gouvernement algérien. La majorité des indicateurs économiques de l'Algérie affiche une tendance positive pour les exercices 2010 et 2011, selon le constat fait par le Fonds monétaire international dans son dernier rapport portant perspectives économiques de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Le taux de croissance du pays, estimé à 2,4% en 2009, devrait s'établir à 3,8% en 2010 avant d'atteindre les 4% en 2011. La hausse des prix du baril de pétrole n'est pas étrangère à cette évolution positive. Selon le FMI, le PIB de l'Algérie devra s'élever à 159 milliards de dollars pendant l'année en cours avant d'atteindre les 171,6 milliards de dollars en 2011, soit une augmentation conséquente par rapport à 2009, une année où le PIB nominal était évalué à 139,8 milliards de dollars. Pour ce qui est du commerce extérieur sur l'année 2010, les estimations de l'institution de Bretton Woods font ressortir des exportations d'un montant de 61,8 milliards de dollars contre 54 milliards de dollars pour les importations, soit un excédent commercial de 7,8 milliards de dollars. Pour 2011, le FMI prévoit pour l'Algérie des exportations en hausse avec 67,1 milliards de dollars et des importations de 57,6 milliards de dollars, soit un excédent commercial de 9,5 milliards de dollars. Le FMI indique que l'inflation en l'Algérie, qui était à hauteur de 5,7% en 2009, devrait suivre une tendance baissière pour s'établir à 5,5% en 2010 et à 5,2% en 2011. L'Algérie est aussi le pays le moins endetté de la région. Après ces satisfactions, le FMI passe aux inquiétudes. Il trouve que le gouvernement devrait réduire la dépendance du budget et de l'économie à l'égard des hydrocarbures. Cette préoccupation est partagée par les autorités algériennes. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a déjà livré depuis plus de dix jours un état de l'économie de l'Algérie. Selon lui, les réserves de change du pays ont atteint 147,2 milliards de dollars à fin décembre 2009 et ont rapporté 4,459 milliards de dollars. Lors de la présentation à l'Assemblée populaire nationale du rapport annuel sur l'évolution de la situation financière et monétaire, Laksaci a souligné le fait que ces bons résultats sont dus à la politique adoptée par la Banque d'Algérie dans la gestion des réserves de change, qui consiste à réduire le taux des dépôts au niveau des banques commerciales en les retirant progressivement afin de les réorienter vers des banques centrales. Les réserves de change permettent de renforcer la confiance en la capacité du pays à honorer ses engagements financiers en devises étrangères, a-t-il dit.