Les mesures économiques du gouvernement doivent converger vers la création de l'emploi en faveur des jeunes. «L'Algérie renforce sa législation pour lutter contre la corruption et «contrecarrer les appétits spéculatifs et parasitaires de ceux qui, d'ici ou d'ailleurs, tentent de détourner à leur profit la rente nationale des hydrocarbures.» C'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier, à Alger, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors d'un séminaire international sur la «problématique entre les ressources naturelles et le développement économique», en présence du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Ouyahia a aussi souligné que le pays est trop dépendant des revenus des hydrocarbures et que l'Etat est contraint d'assurer l'essentiel de l'effort de développement en attendant l'épanouissement du secteur privé national et aussi «que nos partenaires étrangers acceptent enfin de compenser leurs bénéfices sur le marché algérien par des investissements productifs». Le directeur général du FMI, en visite, la semaine dernière à Alger, a émis après son retour à Washington, un communiqué dans lequel il annonce que lors de ses discussions avec le Président Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre Ouyahia, il a abordé les défis auxquels l'Algérie doit faire face pour assurer une croissance durable et une amélioration continue du niveau de vie des citoyens. La visite de Dominique Strauss-Kahn intervient à la fin d'une mission annuelle du FMI à Alger et qui s'est déroulée du 20 octobre au 2 novembre. Le chef de la mission, Joël Toujas-Bernaté, a organisé une conférence de presse jeudi dernier pour en livrer la teneur. Interrogé sur le contentieux avec Orascom Telecom Algérie, le conférencier a dit que ce dossier n'aura pas d'effets significatifs sur l'environnement global des investissements étrangers en Algérie. «Ce n'est pas ce type d'affaire qui est significatif pour l'environnement global des affaires en Algérie», a-t-il indiqué. A propos de l'obligation faite aux investisseurs étrangers de s'associer avec des locaux, il a dit que quelques difficultés peuvent survenir pour trouver ces vis-à-vis. Le secteur privé algérien demeure relativement faible et fragmenté pour pouvoir jouer un rôle de partenaire. En ce qui concerne des partenariats avec le secteur public, les investisseurs sont souvent réticents, a-t-il estimé. En ce qui concerne l'effet de ces mesures, Toujas-Bernaté a remarqué une chute de 60% des investissements étrangers en 2009 par rapport à 2008. Le Fonds est, quant à lui, toujours en position d'attente pour savoir les effets réels de ces mesures. Les investisseurs étrangers sont aussi dans une situation d'attente, car il y a toujours une incertitude qui plane même si les IDE ne sont pas tombés au niveau zéro. Le FMI considère que le transfert de technologie accompagne les IDE, ce qui lui fait dire que leur absence aura un impact sur l'amélioration de la compétitivité de la main-d'oeuvre, qui ne cesse de diminuer depuis une vingtaine d'années. A propos de la généralisation du crédit documentaire, le chef de mission a affirmé que les problèmes de trésorerie exprimés par les opérateurs économiques sont dépassés. Concernant la décision d'imposer des représentants des pouvoirs publics au sein des conseils d'administration des banques privées, il a estimé que cela favorisera le dialogue pour comprendre comment les banques répondent aux besoins de financement de l'économie. Les banques ont beaucoup de liquidités mais elles ne financent pas les PME de manière suffisante, a constaté Joël Toujas-Beranté. Le même conférencier a indiqué que les mesures économiques prises par le pays, comme l'augmentation des salaires des employés, risquent de conduire à davantage d'inflation en 2011 alors qu'elle est actuellement de 4,5%. Le même responsable a dit que de nombreux autres défis sont identifiés par la délégation du FMI comme celle de la dépendance des recettes de l'Algérie à l'exportation des hydrocarbures et la création de l'emploi pour absorber le chômage, notamment chez les jeunes.