L'Algérie, qui a été atteinte par la crise économique mondiale à travers ses recettes d'exportation, a réussi à en atténuer les effets grâce "au remboursement anticipée" de sa dette extérieure et la constitution d'une épargne publique substantielle au niveau du Fonds de régulation des recettes, a affirmé, jeudi à Alger, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le Premier ministre a souligné, à l'ouverture des travaux d'un séminaire sur les "Ressources naturelles, finance et développement: faire face aux anciens et nouveaux défis", que "l'Algérie n'a pas été atteinte au niveau de son système financier, mais elle l'a été durement à travers ses revenus extérieurs tirés des hydrocarbures". Il a précisé, devant un parterre d'experts, d'économistes et de spécialistes internationaux de la finance, mais également le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, et le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, que ces recettes d'hydrocarbures "ont perdu près de la moitié de leur valeur durant l'année dernière, avec un impact de même amplitude sur les recettes du budget de l'Etat" du fait des effets de la cette crise économique mondiale. Mais, a-t-il affirmé, "l'Algérie a pu poursuivre sans dommage majeure son intense processus de développement économique et social" grâce au "remboursement de la dette extérieure et la constitution d'une épargne publique substantielle au niveau du Fonds de régulation des recettes". En attendant "l'épanouissement réel du secteur privé national" et l'implication de "nos partenaires étrangers sur le marché algérien par des investissements productifs", l'Etat (Algérien) ''est contraint, à lui seul, d'assurer l'essentiel des efforts de développement'', a-t-il ajouté. Après avoir restauré "toute son autorité" et recouvert "ses missions régulatrices", l'Algérie, a-t-il dit, renforce sa législation pour "lutter plus efficacement contre les maux sociaux dont la corruption, et contrecarrer les appétits spéculatifs et parasitaires de ceux qui, d'ici ou d'ailleurs, tentent de détourner à leur profit la rente nationale des hydrocarbures", a insisté M. Ouyahia. M. Ouyahia rappelle, par ailleurs, que l'Etat a mobilisé pour le programme de développement quinquennal 2010-2014 une enveloppe de 286 milliards de dollars. Le poids de cette "bataille de développement" et sa charge "critique" sur les finances publiques ont valu à l'Algérie les "encouragements du FMI", s'est par ailleurs félicité le Premier ministre qui rappelle le lourd tribut légué par "une tragédie nationale douloureuse et ravageuse" avec ses dizaines de milliards de pertes en infrastructures et ses lourds retards induits sur le cours du développement économique et social". M. Ouyahia a enfin salué "toutes les initiatives" du FMI, notamment, en direction de l'Afrique pour laquelle, a-t-il dit, ''la crise du développement n'a malheureusement pas cessé d'être une situation largement stationnaire depuis la décolonisation", soulignant son espoir pour que la "crise mondiale et ses séquelles ne constituent pas des justificatifs pour un recul de cet engagement universel".