Ce membre du bureau politique explique que le blocage de la loi criminalisant le colonialisme ne veut en aucun cas dire que le projet est complètement abandonné. «Ce qui se passe actuellement au niveau des structures de base est la conséquence des dissensions de la crise de 2004», a déclaré Abderrahmane Belayat, membre du bureau politique du FLN. S'exprimant sur ce sujet, à l'émission politique de la Chaîne III diffusée hier, l'ancien ministre de l'Habitat n'a pas été par trente-six chemins pour apporter la réponse. Il a expliqué tout simplement que les conflits déclenchés au niveau de la base «sont les résidus de la crise qui a secoué le parti en 2004». M.Belayat indique que le parti a réussi à en finir avec ces frictions au niveau central, il reste maintenant à surmonter cette situation au niveau local. Répondant indirectement aux attaques et aux critiques de certaines parties, l'ancien ministre de l'Habitat a fait une mise au point à peine voilée. Il a apporté, en préambule, quelques précisions en affirmant que la direction ne fait qu'appliquer le règlement organique et les derniers statuts votés lors du 9e congrès. Cette précision de taille n'est pas un simple rappel. Bien au contraire elle résume parfaitement le message que veut transmettre la direction aux contestataires, lesquels accusent le BP de n'avoir pas respecté le règlement intérieur lors de l'opération de renouvellement des structures de base. A la question de savoir où en est cette opération, M.Belayat assure qu'elle a bien avancé et à 90% achevée. Ce dernier reconnaît que certaines régions seront en retard en raison des événements qui ont perturbé le processus. Voulant expliquer pourquoi cette opération a provoqué tant de conflits, l'ancien ministre de l'Habitat a fait le lien avec les échéances électorales de 2012. «La position au sein de ces structures peut être déterminante pour les prochaines échéances», a-t-il affirmé. Conscient du poids de la base dans les législatives 2012, les militants veulent à tout prix imposer leur choix pour s'assurer une place dans les listes électorales. D'ailleurs, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, voit en cette situation conflictuelle un signe de bonne santé. «Les militants se battent pour entrer dans les structures du parti pas pour sortir», a-t-il répondu lors d'un séminaire organisé sur les élus. Il convient de signaler que des incidents et des affrontements à l'arme blanche ont eclaté dans plusieurs mouhafadhas et kasmas lors des assemblées générales pour le renouvellement des structures. Cette situation a été derrière la création du mouvement de redressement et de l'authenticité qui vient d'installer officiellement son comité. Par ailleurs, et au sujet du projet de loi criminalisant le colonialisme qui est actuellement bloqué, M.Belayat précise que «la France ne peut pas espérer plus». Cette réponse est une riposte directe à la déclaration de la ministre de la Justice française qui s'est dit satisfaite du blocage de la proposition de loi. M.Belayat explique que ce blocage ne veut en aucun cas dire que le projet est complètement abandonné. «Nous n'allons pas nous départir de cette proposition», a-t-il martelé sur un ton ferme. M.Belayat assure que le parti est très à l'aise sur ce point et ne compte pas lâcher prise. «Le passé est très proche et les distances aussi», a-t-il encore affirmé. Et d'ajouter: «Le colonialisme est une tare, un crime contre l'humanité».