La nouvelle liste de médicaments interdits à l'importation comporte plus d'une centaine de produits dont un anticancéreux. 110 médicaments pourraient être interdits d'importation en Algérie, dès le début 2011. Cette nouvelle liste a fait l'objet, hier, d'une première réunion de travail entre les principaux acteurs du secteur pharmaceutique et les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Lors de cette rencontre à huis clos, organisée au siège de la tutelle, à Alger, producteurs, importateurs, pharmaciens et syndicalistes n'ont pas hésité à exprimer leurs craintes et leurs réserves quant à l'adoption de cette nouvelle liste qui comporte plus d'une centaine de produits. «19 médicaments (interdits d'importation depuis fin 2008) n'ont pas été fabriqués. Donc, ce sont des engagements de producteurs qui n'ont pas été respectés», fait remarquer un intervenant en d'adressant au directeur de la pharmacie du ministère de la Santé. «Je ne sais pas si c'est la direction de la pharmacie qui est très tolérante vis-vis de ces gens. Mais je voudrais savoir à partir du moment où il y a des médicaments qui sont en état de pénurie dans le marché, quelles sont les dispositions qui ont été prises par l'Etat algérien?», ajoute-t-il. Pour lui, un bilan de la première liste des médicaments interdits à l'importation, établie en 2008 et réactualisée à la fin de la même année, est nécessaire. Il sera même impératif avant de parler de toute nouvelle liste. Plus de 1300 produits ont été interdits d'importation par l'Etat algérien en fin 2008. En contrepartie, des laboratoires et des compagnies, à l'image du groupe Saidal, se sont engagés à les produire localement. Cette stratégie initiée par le gouvernement vise à promouvoir la production nationale et diminuer ainsi la facture de l'importation qui était environ de 1,864 milliard de dollars en 2008. Elle a été estimée à près de 698,34 millions de dollars au premier semestre de 2010. Cependant, la seule victime demeure le patient. Des pénuries ont été, en effet, constatées pendant ces deux dernières années. «Il y a des insuffisances. Il y a le constat d'un certain nombre de difficultés», a reconnu le directeur de pharmacie du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ils sont nombreux à se procurer des médicaments via un proche à l'étranger ou un voisin. «On est en novembre, on parle d'une liste de produits interdits à partir de janvier. On a toujours demandé à ce qu'il y ait prudence», relève Nabil Mellah, porte-parole et secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs pharmaceutiques. «On aurait souhaité qu'à partir de 2011, on mette ses critères essentiels le plus tôt possible. Ainsi, les producteurs, à partir du début de l'année prochaine, sauraient dans le cas où un produit peut être interdit à l'importation et ils se prépareraient toute l'année 2011 pour introduire de nouveaux produits en 2012», poursuivit-il. Pour cet opérateur, la liste des médicaments qui devraient ou pourraient être interdits d'importation en 2012 doit être débattue vers le mois de juin 2011.