Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a décidé de mettre de l'ordre dans le secteur du médicament. «Un arrêté ministériel est en phase d'étude pour la mise en place de l'agence nationale du médicament.» «Cette agence qui impliquera 169 acteurs sociaux sera opérationnel avant la fin de l'année», a indiqué, hier, Djamel Ould Abbès à l'issue de sa rencontre avec les acteurs de la santé. Le ministre a souligné que les prérogatives de cette agence consistent en l'élaboration d'une politique globale du médicament en Algérie pour réduire la facture d'importation du médicament qui est passée de 800 millions d'euros en 2008 à 1,600 milliard d'euros en 2009. Dans le même sens, le ministre de la Santé a mis l'accent sur la liste des médicaments interdits à l'importation, et une nouvelle, précise-t-il, sera établie dans trois jours. «A partir de demain (aujourd'hui, ndlr), je procéderai à la signature des documents pour la libération de la matière première importée bloquée au port d'Alger», atteste Ould Abbès qui a, dès lors, déclaré la guerre à la pénurie du médicament sur le marché national. Cette insuffisance en matière de médicaments n'est pas due au manque de produits mais à certains producteurs récalcitrants qui ne respectent pas le cahier des charges, précise le ministre. Pour remédier à cette carence, il a dénoté qu'un consensus a été trouvé avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia dans le souci de régler la pénurie des médicaments, notamment celle des médicaments anticancéreux. M. Ould Abbès compte, par ailleurs, mettre de l'ordre dans les investissements dans le secteur des médicaments. Il a donné des instructions fermes pour couper l'herbe sous les pieds des opérateurs qui n'investissent pas dans le domaine du médicament et ce, à partir de janvier 2011. Pour celui qui s'engage dans cette opération, il aura les gages de l'Etat via son ministère de la Santé et les banques. Par ailleurs, des représentants des entreprises et syndicats du secteur de la santé ont été entendus par le ministre pour exposer leurs insuffisances et doléances. La liste des produits interdits à l'importation actualisée en 2011 De sa part, l'Institut Pasteur d'Algérie a fait un exposé sur son approvisionnement en matière de produits pharmaceutiques pour l'année 2011. Pour ce qui est de la politique du médicament, le représentant de l'IPA a indiqué que la facture du médicament en Algérie a atteint 1670,10 millions d'euros en 2009 dont 234 ont été fabriqués localement. Pour ce qui est des produits interdits d'importation, le nombre avancé par l'IPA est de 239 produits, et la liste sera actualisée en 2001, en plus du renforcement des capacités nationales en matière de médicaments. D'autres intervenants ont pris part à cette première rencontre dans les annales du ministère de la Santé. Il s'agit de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), l'Association nationale des producteurs pharmaceutiques, le Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique, le Syndicat national des pharmaciens ainsi que le Groupe Saidal. Tous les intervenants ont axé leurs interventions sur la nécessité d'une politique nationale globale du médicament, et la diminution de la durée d'enregistrement des médicaments produits localement. Saidal a recommandé l'orientation des investissements vers les médicaments qui accusent une insuffisance sur le marché. La mise à niveau des exigences liée à la distribution des médicaments fabriqués localement a été évoquée par les partenaires. Pour le Snapo, il a prôné pour la promotion du médicament générique et l'élaboration d'une charte nationale des bonnes pratiques de commercialité. Pour ce syndicat, il faut que l'Etat garantisse la commercialisation des produits par le biais des infrastructures de gestion afin d'éviter la pénurie.