Beaucoup s'étonnent du net regain de violence dans les stades. Or, il n'y a pas que la FAF et la Ligue qui sont à blâmer. Nous ne sommes qu'à mi-parcours des matchs de la phase aller et déjà un bilan pas très réjouissant. Un net regain de la violence, tant à l'intérieur, qu'à l'extérieur des stades et de nombreux dépassements enregistrés ici et là, dénotent qu'en matière de sécurité et de fair-play, tout reste encore à faire. Lors du week-end précédent, au terme d'un derby dont on attendait monts et merveilles, ayant réuni deux clubs très proches géographiquement, on a failli assister à un drame. Très excités, de jeunes hooligans s'en sont pris à un jeune supporter de l'équipe adverse en le blessant gravement à l'aide d'un arme prohibée. Ce n'est que grâce au concours des agents de la Protection civile qui l'ont conduit d'extrême urgence à l'hôpital, où il a subi, avec succès, une intervention chirurgicale, qu'il a eu la vie sauve. Combien d'autres ont failli subir le même sort à cause de ces extrémistes qui écument les stades et sèment la terreur partout. C'est facile d'accuser la Fédération ou la Ligue, mais on oublie souvent les clubs et les comités de supporters qui ont, là, un rôle important à jouer. D'ailleurs, on se demande si ce n'est pas à cause de certains d'entre-eux que la violence dans les stades perdure et hante toujours les esprits. Depuis le début de la saison, on assiste à de petites guéguerres entre joueurs ou dirigeants, étalées sur la voie publique, dans le but de faire diversion. A la longue, elles ont fini par conditionner les supporters, les ultras, plus particulièrement, qui prennent pour argent comptant tout ce qu'on leur dit. Que dire, alors de ces déclarations incendiaires dont nous abreuvent continuellement de pseudo-dirigeants, sinon qu'elles contribuent à envenimer le climat, déjà, électrique et délétère. Rares sont ceux qui appellent au calme. Comme rares sont les entraîneurs qui apprennent et ordonnent à leurs joueurs, de respecter le fair-play et l'éthique. Mus par cette culture qui consiste en la recherche par n'importe quel moyen de la victoire, et ne pensant qu'à la paie qu'ils doivent toucher en fin de mois, certains se laissent aller et oublient la véritable mission pour laquelle ils sont payés. Respecte-toi et les gens te respecteront. Ce vieil adage, ne semble pas inspirer beaucoup de présidents de clubs qui préfèrent s'asseoir à côté des joueurs lors d'une rencontre, plutôt que de s'installer dans la tribune officielle qui leur est réservée. Dès lors, il ne faut pas s'étonner si certains ne sont plus respectés ou, c'est déjà arrivé, parfois agressés par ceux-là mêmes qui sont censés leur obéir. Un dirigeant est un dirigeant et un joueur, un joueur, chacun a un rang, un statut qu'ils se doivent de défendre, sinon adieu l'éthique, adieu la morale. Hier on se plaignait de l'absence cadre, arguant un vide juridique. Aujourd'hui, les comités des supporters existent, ils ont un statut, donc au regard de la loi, ils peuvent activer en toute légalité, en toute sécurité. Investis d'une noble mission qui consiste en l'encadrement et la sensibilisation des supporters, ces comités sont étrangement absents sur la scène sportive et ne font que de brèves apparitions à l'occasion de certains derbies ou de certaines rencontres jugées à hauts risques, et puis s'en vont. Leur présence est pourtant plus que nécessaire, elle pourrait contribuer à éradiquer la violence et servirait de passerelle pour resserrer les liens d'amitié et de fraternité entre supporters. Et la presse dans tout cela? Elle a un très grand rôle à jouer, souvent, sciemment ou inconsciemment, elle fait le lit des fauteurs de trouble et des chauvins de tous bords en étalant sur la voie publique certains événements, en les exagérant parfois. N'oublions pas que l'information est une idée, quand elle s'empare des masses, elle devient une force. Donc on doit faire très attention, surtout lorsqu'on aborde certaines questions, certains sujets qui risquent de fâcher et semer la zizanie entre jeunes, entre sportifs, entre frères. Car l'objectif du sport, n'est-ce pas de rapprocher les jeunes et de resserrer leurs liens?