Le calendrier de l'Ugta sera très chargé jusqu'au premier trimestre 2003. Comme annoncé dans une précédente édition, la CEN (Commission exécutive nationale) de l'Ugta se réunira dimanche et lundi afin de se pencher sur des points très chauds composant l'actualité nationale. Cette rencontre, dont le lieu du déroulement n'a pas encore été fixé, indiquent nos sources, aura surtout à discuter du fameux projet de loi sur les hydrocarbures de Chakib Khelil. La Centrale, par la voix de sa Fédération des pétroliers, mais aussi de M.Badredine, secrétaire national et député FLN, avait été la première à tirer la sonnette d'alarme sur le sort réservé par ce projet de loi à Sonatrach, mais aussi aux richesses algériennes gazières et pétrolières, ce qui contredit l'esprit et la lettre de l'article 17 de la Constitution algérienne. Le coup fatal à ce projet, littéralement mort dans l'oeuf, a été donné mardi par le Président de la République à partir de Biskra quand il a déclaré que la privatisation, ou pire la liquidation de Sonatrach, n'était pas du tout à l'ordre du jour. Voilà, donc, de quoi réjouir les membres de la CEN qui n'auront sans doute qu'à exprimer leur satisfaction que les pouvoirs publics aient reculé par rapport à cette question cruciale pour le devenir du pays. Ce motif de satisfaction est d'autant plus le bienvenu que la direction nationale de l'Ugta aura à se pencher sur d'autres sujets, aussi sensibles, sinon plus. A ce propos, nous disent nos sources, Abdelmajid Sidi Saïd aura à faire un exposé détaillé sur la teneur des discussions qu'il a eues avec le Chef du gouvernement, Ali Benflis, au début du mois passé, lors de la bipartite qui avait permis de décrocher des hausses très significatives dans les régimes indemnitaires de certaines catégories professionnelles jugées prioritaires, à savoir les enseignants tous paliers confondus, les praticiens de la santé et certains hauts cadres de la Fonction publique. Une belle entrée en matière, somme toute, puisque constituant l'unique acquis de la Centrale depuis des années avant d'entrer dans le vif du sujet, à savoir la détresse sociale qui a atteint, aux yeux de l'Ugta, «des proportions absolument intolérables». Ce constat est explicité en détails dans un document élaboré par la Centrale, décortiquant les dépenses moyennes d'un ménage moyen, composé de cinq personnes. Ce dernier nécessite un minimum vital, entendre par là tout juste de quoi ne pas verser dans la mendicité et garder plus ou moins intacte sa dignité, la bagatelle de 22.000 dinars. C'est sur la base de ce document décisif que la Centrale, affirment des sources sûres, compte se battre afin d'imposer un SMIG d'au moins 20.000 dinars lors d'une tripartite décisive attendue par tous d'ici au premier trimestre de l'année à venir. L'Ugta a toutes les chances de jouer sur du velours alors que le gouvernement devra encore lâcher du lest. La seule question qui reste posée est de savoir quelle sera la valeur de ce lest. Le gouvernement, en effet, dispose d'assez de réserves de change (plus de 20 milliards de dollars selon les dernières estimations), mais aussi de surliquidités décrétées égales à 200 milliards par Sidi Saïd pour renvoyer enfin l'ascenseur aux terribles sacrifices consentis par la population afin que l'Algérie stabilise enfin ses indices macro-économiques. L'Ugta, de son côté, aura de son côté les représentants des plus puissantes organisations patronales, ce qui constitue une première nationale. Cette tripartite, en effet, sera précédée d'un autre événement majeur: la conférence sociale et économique. La dernière réunion de préparation de cet événement est prévue aujourd'hui au siège de la Centrale. Elle aura à finaliser l'ordre du jour, mais aussi à dresser les grandes lignes des «propositions» qui seront faites aux pouvoirs publics dans le but de préserver les outils de production et, partant, l'emploi et l'économie nationale.