Les spécialistes ont relevé la recrudescence des kidnappings et l'augmentation de la violence à l'école. A l'instar de la communauté mondiale dans son ensemble, l'Algérie a fêté, hier, la Journée internationale des droits de l'enfant en programmant une rencontre présidée par la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Saâdia Nouara Djaffar. Assistée notamment par le directeur exécutif de l'Observatoire des Droits de l'Enfant, Mihoub El Mihoubi, la ministre a insisté sur l'importance du milieu familial et de l'école pour l'épanouissement de l'enfant. Passant au crible les différentes entraves qui se dressent autour des efforts déployés pour la protection de l'enfant, Mme Djaâfar a reconnu «les insuffisances qui existent dans la législation et les pratiques courantes pour mieux protéger encore l'enfant». Elle a appelé les familles à mieux s'imprégner dans leur rôle de guides et de tuteurs pour protéger l'enfant contre les maux que la société moderne véhicule. L'âge de l'enfant ou du mineur, est l'objet d'une grande confusion dans les textes juridiques: 16 ans pour le travail, 18 ans pour l'âge légal, 19 ans pour le Service national et 21 ans pour le mariage. Pour ce qui est du droit de cette frange de la population, il s'inscrit juridiquement dans la conception moderne des droits de l'homme qui commence à la naissance. Comme le spécifient la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789) et la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948) «Tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits.»L'Algérie, qui a ratifié le 19 novembre 1992 la Convention internationale des droits de l'enfant, adoptée le 20 novembre 1989 par les Nations unies, célèbre donc cet événement avec un grand nombre de problèmes rencontrés par ces enfants qui ne peuvent être protégés que par une nouvelle législation ou un soutien politique adéquat. Notre pays souscrit à un programme ambitieux de promotion et de protection de l'enfance, en général, dans ses droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux tels qu'ils sont énoncés dans les 54 articles y afférents dans la Convention internationale de 1989 ayant force obligatoire. Certaines associations nationales de l'enfance proposent l'élaboration d'un «code de l'enfant». Celui-ci devrait être, toujours selon elles, au coeur de toutes les décisions juridiques, sociales et éducatives. Ne pas disposer d'un tel code est en soi un grave déni, estiment-elles. La Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), organisatrice de la rencontre et que préside le Pr Mostefa Khiati, admet que le seul nombre officiel concernant les enfants abandonnés est de 3000 par an, ce qui est vraisemblablement inférieur à la réalité. Il est, par ailleurs, indiqué que la déperdition scolaire est estimée à 100.000/an au cours des six premières années scolaires, soit plus que 11% à l'échelle nationale. L'Unesco n'a pas manqué de secouer l'Algérie devant ce taux alarmant. L'organisation onusienne a souligné que «la déperdition scolaire en Algérie est un défi majeur auquel il faut faire face». Devant le nombre sans cesse croissant de femmes travailleuses, et qui a atteint 18%, la ministre a annoncé que le gouvernement va s'atteler à construire plus de crèches et garderies. Il a été relevé la recrudescence des kidnappings et l'augmentation de la violence à l'école tant contre l'enseignant qu'envers l'enfant. Quatre ministères sont à pied d'oeuvre pour mener à bien le plan national de promotion et de protection de l'enfant. Il s'agit des départements de l'éducation, de la justice, de la solidarité et de l'intérieur.