Al-Qaîda par-ci, Al-Qaîda par-là, des rescapés de l'enfer de Bali se posent des questions sur l'impuissance des services secrets occidentaux. Après Bali c'est à Zamboanga, aux Philippines, qu'un nouvel attentat a été perpétré. Il a fait 7 morts et 149 blessés selon un bilan officiel. Sept autres engins disséminés dans les environs du lieu de l'attentat ont , par ailleurs, été décelés et désamorcés par les unités de déminage de la police philippine pour qui il s'agit d'«actes terroristes». Il va sans dire que la panique et la peur ont gagné toute cette région du monde après cet attentat survenu au lendemain de celui très meurtrier qui avait visé Bali, haut lieu touristique indonésien fréquenté surtout par de riches Occidentaux. A propos de l'attentat de Bali, la police indonésienne, appuyée par les agents du FBI et les ser- vices secrets australiens, aurait arrêté un ancien officier de l'armée de l'air de ce pays qui aurait avoué avoir fabriqué la bombe utilisée dans le récent attentat qui a fait plus de 183 morts et des centaines de blessés principalement des touristes occidentaux. Mais le suspect n'a pas encore indiqué pour le compte de qui il aurait fabriqué la bombe. Ces informations rapportées par des journaux occidentaux sérieux tels que le Washington Post ou l'International Herald Tribune précisent aussi que les enquêteurs indonésiens et occidentaux ont, d'ores et déjà, établi qu'un explosif de type militaire C4 a été utilisé pour la fabrication de l'engin de la mort. Cet explosif est fabriqué, selon un expert britannique - qui dirige en Grande-Bretagne la société Ribbands Explosives UK - «dans plusieurs pays, mais surtout aux Etats-Unis». Il a également fait remarquer que «si vous trouvez du C4 dans l'arsenal d'un autre pays, c'est qu'il y a eu une influence américaine». Conjugué au fait que les forces militaires indonésiennes sont en étroite collaboration avec celles de Washington, les analystes se demandent aussi comment les forces de sécurité et de renseignements des deux pays n'ont pas su ou pu surveiller activement un lieu aussi symbolique de la présence massive de touristes occidentaux surtout dans ce contexte mondial aussi empreint de menaces visant tout ce qui représente les intérêts occidentaux? Des citoyens australiens rescapés de l'enfer de Bali commencent aussi à se poser de sérieuses questions sur cette impuissance manifeste des agences de renseignements de leurs pays et des Etats-Unis, CIA en tête, qui, selon eux, auraient dû les informer sur les menaces potentielles et virtuelles qui les visaient et qui les auraient dissuadés de faire leur voyage en Indonésie. Curieusement toutefois, depuis les attentats du 11 septembre 2001 à chaque attentat de ce genre, le responsable tout désigné de toute attaque terroriste dans le monde avant même le déclenchement de toute enquête, est Al-Qaîda et ses réseaux qui constituent des coupables sur mesure pour les Etats-Unis et les médias occidentaux. Sans plus. Toutes les autres pistes pouvant mener à d'au- tres explications du phénomène du terrorisme international sont évacuées ou superficiellement abordées. Pendant ce temps, la haine et même la violence raciale et religieuse est en train de se propager de part et d'autre des ethnies et entre les populations qui vivaient jusque-là en harmonie et en toute quiétude. Ainsi, le pays du kangourou commence à voir se développer un sentiment anti-musulman avec passage à des actes dangereux pour l'avenir de la cohésion sociale et démographique de la région. Melbourne, la grande métropole australienne, a enregistré, depuis l'attentat de Bali, le jet de deux engins incendiaires contre des mosquées. Peu de dégâts et aucune victime ne sont à signaler. Le péril est là. Et le reste tout le reste n'est que paravent et camouflage dans une bataille qui ne concerne pas uniquement les activistes islamistes d'Al-Qaîda et qui partout fait les mêmes victimes.