L'élaboration de la liste des prétendants à l'adjudication des étals et des box semble servir de moyen de pression utilisé par certains en perspective des prochaines élections. Le commerce informel reste un délit fiscal, un phénomène encourageant l'échec scolaire puisque des enfants sont obnubilés par le gain rapide, un signe quant à la capacité des institutions à faire valoir le droit...En réaction à cela, et pour tenter de mettre de l'ordre et réguler l'activité commerciale, les responsables ont recouru à la fermeture du marché hebdomadaire du chef-lieu et transféré l'activité vers les ex-dépôts de la Ccls. Toujours pour permettre au citoyen de faire ses achats dans de bonnes conditions, des marchés de proximité ont été réalisés. A Bouira, des anciens ateliers de l'ex-Encotraba, une entreprise publique du bâtiment dissoute, ont été réaménagés et réhabilités. A M'chedallah, ce sont les locaux de l'ex-Souk El Fellah qui ont subi des travaux aux mêmes fins. A Aïn Bessem, les dépôts de l'ex-Edga (Galeries algériennes) ont été réhabilités et aménagés en étals et box qui accueilleront, dès leur affectation des commerçants. Ces initiatives louables n'ont pas mis fin aux commerces informels qui naissent un peu partout. A la cité des 1100 Logements, de nombreux jeunes ont érigé des stands sur la voie publique. Certains qui disposent de place à l'intérieur du marché couvert préfèrent l'extérieur pour «cueillir» les clients. Visant une clientèle précise, comme les dames qui travaillent, pour hausser les prix comme bon leur semble. Les couples qui rentrent le soir chez eux après une journée de labeur et par manque de temps, se dirigent vers ce marché pour des produits à consommer la journée. Le marché hebdomadaire, devenu quotidien, domicilié dans les dépôts de la Ccls, reste l'unique destination pour la majorité des habitants du chef-lieu de wilaya. Le désintérêt des locataires pour ce lieu, et leur unique souci d'en tirer profit, a obligé la commune à le fermer pour y mener une opération de nettoiement. Ces actions ne diffèrent pas de celles menées à Aïn Bessem, Sour El Ghozlane, Bechloul... Partout des jeunes squattent la voie publique, érigent des baraques de fortune et s'adonnent sans aucun document officiel à des activités lucratives. Sur la RN 18, entre Bouira et Aïn Bessem, un marché est en train de naître. La présence d'un ralentisseur a amené certains à y exposer des fruits et légumes. Au village Saïd Abid, des camionnettes chargées de fruits et légumes font office de locaux. Ces mêmes commerçants ambulants sillonnent les quartiers les après-midi pour liquider ce qui leur reste. L'anarchie ne touche pas seulement les fruits et légumes, mais touche également l'habillement. L'avenue qui mène vers la cité administrative de Draâ El Bordj est devenue un marché. Tout au début, quelques jeunes se sont installés à l'entrée d'une villa en construction reconvertie en bazar, sans que personne ne s'en soucie. L'effet de démultiplication a fait que maintenant toute la rue est occupée. Devant le siège de la direction de la jeunesse et des sports, le même phénomène est en vogue. Toute une partie de la cité des 120 Logements a fini par devenir un marché pour la chaussure et les habits en attendant la quincaillerie et autres articles. Le phénomène a été vécu sur l'axe autoroutier l'été dernier. Des jeunes proposaient de la pomme de terre sur les bandes d'arrêt d'urgence de l'axe Bouira-El Esnam. La réaction rapide des pouvoirs publics les a vite obligés à quitter ces lieux dangereux pour eux et pour leurs éventuels clients. «La lutte contre le fléau est l'affaire de tous», estime un citoyen. Sur ce thème, un conflit latent oppose les élus de la commune au wali. Lors de la session APW du mois dernier, la procédure d'affectation des locaux du marché de Draâ El Bordj avait été explicitée aux membres de l'APW. Depuis, et à ce jour, les lieux restent toujours inoccupés. Dans une sortie sur chantier, le wali a fait allusion, dans une intervention, à la présence de transporteurs dans la liste des postulants. L'élaboration de la liste des prétendants à l'adjudication des étals et des box semble servir de moyen de pression utilisé par certains en perspective des prochaines élections. En termes plus simples, le marché couvert de Draâ El Bordj serait devenu un atout électoral.