Le Parlement israélien a adopté définitivement, dans la soirée de lundi, un texte de loi imposant l'organisation d'un référendum avant tout retrait d'Israël du Golan et de Jérusalem-Est occupés. Tirant les premiers enseignements des derniers développements en rapport avec le processus de paix israélo-palestinien, le négociateur palestinien Saëb Erakat a appelé hier la communauté internationale à «reconnaître l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967» en réponse au vote d'une loi israélienne imposant un référendum avant tout retrait de Jérusalem-Est et du Golan occupés. «Avec l'adoption de ce texte, la direction israélienne tourne une fois encore en dérision le droit international qui n'est pas soumis aux caprices de l'opinion publique israélienne», a estimé M.Erakat dans un communiqué. Il a rappelé que le droit international «fait obligation à Israël de se retirer non seulement de Jérusalem-Est et du plateau du Golan, mais de tous les territoires qu'il a occupés depuis 1967». «Mettre fin à l'occupation de notre terre ne dépend pas et ne peut pas dépendre de quelque sorte que ce soit d'un référendum», a souligné encore M.Erakat, dénonçant «la tentative d'Israël de masquer son oppression du peuple palestinien comme une manifestation de la démocratie israélienne». «La réponse de la communauté internationale à ce texte devrait être une reconnaissance mondiale de l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967 (incluant la Cisjordanie et la bande de Ghaza), avec Jérusalem-Est pour capitale», a-t-il argué. Le Parlement israélien a définitivement adopté lundi soir une proposition de loi imposant un référendum avant tout retrait du plateau syrien du Golan et de Jérusalem-Est, imposant ainsi un préalable à la ratification de tout traité de paix avec la Syrie et les Palestiniens. Le texte a été comme prévu définitivement adopté - par 65 voix contre 33 - à l'issue d'une deuxième et troisième lecture par la Knesset, le Parlement israélien. Il avait obtenu récemment le feu vert en première lecture avec l'appui du gouvernement. Les débats, qui avaient commencé en milieu d'après-midi, se sont achevés tard dans la soirée de lundi. Ce texte devenu loi, déposé par Yariv Levin, un député du Likoud (droite), le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, stipule qu'un référendum national devra être organisé avant l'application de tout accord prévoyant un retrait de n'importe quel territoire annexé par Israël. Il prévoit toutefois que la consultation populaire ne sera pas nécessaire si une majorité qualifiée des deux tiers (80 députés sur 120) se prononce pour un retrait dans le cadre d'éventuels accords avec la Syrie ou les Palestiniens. Sitôt le vote terminé, le Premier ministre israélien, actuellement engagé dans de laborieuses tentatives de relance des pourparlers avec l'Autorité palestinienne, s'est félicité de l'adoption de la loi.«Tout accord de paix réclame un large consensus national et c'est ce qu'apporte cette loi», a-t-il plaidé dans un communiqué. Il avait auparavant défendu le projet de loi en arguant qu'il empêcherait «des accords (de paix) irresponsablese. Mais pour l'opposition, le chef du parti Meretz (gauche), Haïm Oron, a qualifié cette initiative de «ruse» pour entraver toute tentative de paix avec les Syriens et les Palestiniens. La dirigeante de l'opposition, Mme Tzipi Livni, dont le parti centriste Kadima occupe 28 des 120 sièges de la Knesset, avait demandé à ses troupes de voter contre le projet de loi. Israël occupe Jérusalem-Est, à majorité palestinienne, et le plateau du Golan, réclamé par la Syrie, depuis la guerre de juin 1967, et les a annexés respectivement en juin 1967 et en 1981. Ces annexions n'ont pas été reconnues par la communauté internationale, qui considère Jérusalem-Est et le Golan comme des territoires occupés.