Louisa Hanoune s'attaque violemment à Hamid Temmar et demande une intervention publique du président de la République. Au cours d'une conférence de presse, animée hier matin au siège de son parti à Alger, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a qualifié les lois proposées par Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, de «projets criminels», en ce sens qu'ils touchent, selon elle, à «la souveraineté nationale». Plus virulente que d'habitude, la dirigeante politique reproche aux députés des autres partis politiques, exception faite des parlementaires de son parti et un indépendant, d'avoir voté la loi sur le foncier agricole. «Les députés ont accepté l'expropriation du peuple algérien», a-t-elle asséné. Selon elle, cette loi est «dangereuse» puisqu'elle entend, selon ses dires, «céder aux étrangers ce qui appartient à la collectivité nationale». Louisa Hanoune assure que son parti est seul à se battre. «Nous sommes en état de guerre. Nous sommes, au PT, en mobilisation contre cette loi scélérate», a-t-elle précisé avant d'ajouter que «le président de la République doit nous dire s'il est d'accord ou pas pour la vente des terres agricoles. Parce que tout le monde parle en son nom, mais nous ne l'avons pas encore entendu». Elle s'est même demandée si «le gouvernement connaissait les lois soumises au Parlement». La secrétaire générale du PT a également affiché son intention de demander à changer le mode de saisine du Conseil constitutionnel, un domaine réservé, jusqu'à présent, au président de la République, et celui des deux chambres du Parlement. Poursuivant sa plaidoirie, Mme Hanoune s'est attaquée au projet de l'union pour la Méditerranée qu'elle ne voit que d'un œil commercial. Il est, à ses yeux, une manière de pousser «à la normalisation avec Israël». La secrétaire générale du PT a aussi rappelé que l'Algérie n'a pas «sa place à l'OMC» et que le président de la République doit refuser l'adhésion de l'Algérie à «l'Organisation mondiale du commerce». Sur le plan organique, le Parti des travailleurs va organiser, à partir d'aujourd'hui, la deuxième session de son conseil national. La secrétaire générale en a d'ailleurs donné les grands axes qui seront débattus. Il s'agit de la situation politique et sociale du pays et des bilans financier, qui sera établis désormais chaque six mois, et politique. Sur ce dernier point, Mme Hanoune a indiqué que son parti a mis en place de nouvelles commissions permanentes, au niveau national comme au niveau local, pour émettre des propositions sur lesquelles le parti travaillera. A. B.