L'Union nationale des transporteurs annonce une grève générale pour mardi prochain. La «guéguerre» enclenchée entre les responsables de l'Union nationale des transporteurs (Unat) et les gestionnaires de la Société de gestion de la gare routière d'Alger (Sogral) s'amplifie et ne sera certainement pas sans conséquences. En effet, le prix du billet du transport, considéré comme la pomme de discorde entre les deux camps, risque de prendre son envol, au grand dam des voyageurs. Les usagers seraient contraints de mettre, encore une fois, la main à la poche. De l'anarchie constatée tous les jours dans le transport qui, rappelons-le, s'est installée avec l'arrivée des opérateurs de l'emploi de jeunes qui ne connaissent ni le métier encore moins les lois. Les tarifs d'accès au quai d'embarquement qui dépassent les 900.000 dinars par an, comme l'a signifié Brahim Ould Amri, porte-parole du bureau national de l'Unat, seraient derrière cette augmentation. Pourtant, la loi régissant les gares routières ne permet aucune augmentation du prix du billet sans concertation avec les partenaires, poursuit M.Ould Amri. En cas d'échec des négociations, faut-il le préciser, les deux parties devront recourir à la direction de la concurrence et des prix. Au mois de juillet, l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) a décidé d'augmenter ses tarifs de 10 dinars, sur toutes les lignes qu'elle dessert. Soit une augmentation de 50%. L'Unat qui menace de geler tous les départs de mardi, compte «aller plus loin» dans ses revendications, prévient son porte-parole. Ce débrayage est, selon M.Ould Amri, une suite logique de la fermeture des portes du dialogue de la part de la Sogral. «La balle est dans le camp des responsables de cette société», estime le représentant de l'Unat. Exaspérés, les transporteurs dénoncent, haut et fort, les «injustices» inhérentes aux méthodes de gestion de la Sogral. «La nouvelle direction fait sa loi, elle augmente les prix à sa guise. C'est une dictature des prix et nous sommes à la merci des guichetiers», a soutenu Mohamed Benkahla, président du syndicat par intérim. Dans leur réquisitoire, les transporteurs dénoncent, également, les prélèvements de 9% opérés à titre de prestation de Sogral sur le hors taxe, c'est-à-dire après déduction du droit de timbre et de la TVA (17%). «Nous payons doublement l'impôt, c'est une aberration. Sur les 9% que perçoit l'administration sur notre recette, elle ajoute 7% de la commission. C'est une taxe que l'entreprise doit payer et non les transporteurs», a expliqué le président par intérim. Il a souligné qu'«en plus de ces deux taxes, Sogral nous fait payer le droit d'accès des usagers qui varie entre 10 et 40 DA». A tous ces griefs, la Sogral se défend. M.Maloufi, assistant du P-DG, a affirmé que les augmentations ayant trait à l'accès aux quais d'embarquement, de l'ordre de «40 DA le jour», sont «insignifiantes». Et d'ajouter que les revendications des transporteurs relèvent de l'utopie. «Ils comptent être des partenaires sociaux de l'entreprise alors que nos relations sont basées sur le registre du commerce», poursuit M.Maloufi. A se fier à ses dires, les portes du dialogue ont été toujours ouvertes. Dans cet ordre d'idées, il explique que «tout au long de l'année dernière, on a tenu plusieurs rencontres avec les représentants des transporteurs».