«Par ce verdict, c'est la justice qui en sort vainqueur», a commenté Maître Mokrane Aït Larbi, avocat de l'ex-P-DG. Tout est bien qui finit bien. Très attendu par les familles des 6 accusés dans l'affaire de naufrage du navire Bechar et Batna en 2004, le verdict est tombé hier, en fin d'après-midi. Les six accusés ont été acquittés. A peine entamée, la lecture des réponses des membres du jury aux 96 questions du tribunal criminel près la cour d'Alger, a donné le ton de ce que sera la suite. Le jury a répondu par non à la majorité aux questions relatives aux accusations contre l'ex-P-DG de la Cnan, Ali Koudil. Les proches des accusés ont laissé libre cours à leurs émotions, avant l'intervention du président du tribunal pour restaurer le calme. Ainsi, les réponses à toutes ces question étaient soit non ou non fondée. A l'issue de ce procès, Maître Mokrane Aït Larbi, avocat de l'ex-P-DG commente: «Par ce verdict c'est la justice qui en sort vainqueur». Et d'estimer que «la justice a permis effectivement à tous les accusés de se défendre correctement». Néanmoins, ce dernier ne se situe pas dans la perspective de la demande des dommages et intérêts par les accusés. Par ailleurs, le prononcé du verdict a laissé place aux demandes de la partie civile. Celle-ci a présenté des demandes d'indemnisation des ayants droit des 18 victimes. Ceux-là ont été déjà indemnisés à la faveur du jugement en première instance. Pour rappel, la perpétuité a été requise par le représentant du ministère public à l'encontre des ex-cadres de la Compagnie nationale de navigation (Cnan). Par contre, deux ans de prison ferme ont été requis contre l'ingénieur, Idris Mohamed. Ce dernier a été condamné à un an de prison avec sursis en première instance. Les avocats de la défense sont intervenus hier. Le bal a été ouvert par Maître Brahimi. «C'est un outrage à l'intelligence et au droit que d'imputer la responsabilité pénale des faits d'autrui aux accusés qui ne sont que des employés de la Cnan», a fait remarquer Me Brahimi. Le procès en appel de cette affaire s'est ouvert mercredi dernier, au tribunal criminel près la cour d'Alger, siégeant en session ordinaire. Selon l'arrêt de renvoi, les chefs d'accusation retenus contre l'ex-P-DG de la Cnan, ainsi que d'autres responsables de l'entreprise, sont la mise à la disposition du capitaine d'un navire en mauvais état et insuffisamment équipé et la navigation d'un navire dont la validité du titre de sécurité avait expiré. Le naufrage du bateau, survenu en novembre 2004, avait fait 18 morts parmi l'équipage. Les mis en cause ont expliqué ce naufrage par les mauvaises conditions météorologiques ce jour-là. Le tribunal criminel avait entamé l'examen de cette affaire en octobre dernier mais avait reporté le procès en raison de l'absence de la défense de deux prévenus. Le tribunal criminel d'Alger avait déjà jugé cette affaire le 17 mai 2006 et avait condamné cinq parmi les principaux mis en cause à 15 ans de réclusion. Quant au sixième prévenu, l'ingénieur technique chargé du suivi des navires, il avait écopé d'une peine d'une année de prison avec sursis.