Gaza-strophe est le nom de ce film qui consacre cette union entre les deux pays frères. Au moment où le Festival d'Oran du film arabe, ouvrait la compétition au film égyptien, prélude d'une réconciliation artistique entre Alger et Le Caire, à Marseille, un documentaire consacrait cette union entre les deux pays frères, puisque le documentaire Gaza-Strophe, le jour d'après, est réalisé par un Egyptien, Samir Abdallah et un Algérien, Kheridine Mabrouk. Ils viennent de remporter le Grand Prix de la 15e édition du Prix du documentaire et reportage méditerranéen. Les réalisateurs Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk, sont rentrés dans Ghaza le 20 janvier 2009, au lendemain du cessez-le-feu annoncé après la dernière grande offensive israélienne et jour historique de l'investiture de Barack Obama. Abu Samer et Joker, deux militants du Centre palestinien des droits de l'homme de Ghaza, guident les deux réalisateurs tout le long de l'étroite bande de Ghaza, sur les traces des chars israéliens. Des dizaines de témoins de la guerre israélienne de 22 jours contre Ghaza (27 décembre 2008 au 18 janvier 2009) témoignent devant la caméra. Leurs récits frappent par la précision des faits et nous font entrer dans le cauchemar palestinien. Le documentaire a été complété par des images, dont certaines sont insoutenables, tournées sous le feu de l'offensive israélienne par plusieurs cameramen palestiniens. Gaza-strophe, le jour d'après a remporté le Grand Prix France Télévisions du documentaire et du reportage méditerranéen, dans la catégorie «Enjeux méditerranéens», d'une dotation de 6000 euros. Cette distinction prime des oeuvres qui participent à une meilleure compréhension de la situation actuelle dans le bassin méditerranéen et prime la capacité du réalisateur à interroger et mettre en perspective les événements, ainsi qu'à se mettre à l'écoute des protagonistes. Auparavant, le documentaire du duo algéro-égyptien, a remporté deux prix au prestigieux Festival sur les films d'histoire de Pessac, et le prix Ahmed Attia, de Medimed, pour le dialogue des Cultures. Il sera programmé prochainement au Festival international de Dubaï. Une victoire artistique et politique qui a été saluée par les réalisateurs algériens qui participaient à cette édition, notamment Mme Sator, directrice de la Cinémathèque algérienne, qui était membre du jury de ce festival organisé par le Centre méditerranéen de la communication audiovisuelle (Cmca) en partenariat avec France Télévisions, la RAI italienne, TV5 Monde et Radio France. Elle a annoncé, à ce propos la programmation de ce documentaire dans toutes les cinémathèques algériennes dès le mois de décembre prochain. Le jury de ce festival du Cmca, a récompensé à cette occasion plusieurs documentaires et reportages, se focalisant notamment sur les oeuvres qui évoquent les questions internationales, la guerre en Yougoslavie, la dictature en Espagne, la guerre à Ghaza, les incendies en Grèce ou encore la persécution des chrétiens en Orient, mais a volontairement oublié le dossier épineux, qui unit l'histoire commune entre la France et l'Algérie. Ainsi, les deux documentaires consacrés à la Guerre d'Algérie: Paroles d'un prisonnier français de l'ALN de Salim Aggar et Algérie, images d'un combat de Jérôme Lafont, tous les deux sélectionnés au dernier Festival d'Amiens, ont été ignorés par le jury et cela malgré la qualité intrinsèque de ces deux oeuvres. Mais pour les deux réalisateurs, le festival du Cmca est avant tout une étape découverte d'un rendez- vous jusque-là ignoré par les professionnels du documentaire et un avant-goût de ce qui les attend pour l'avenir.