Le Président Bouteflika a confié au général américain William Ward, patron de l'Africom, que les militaires algériens respectent d'une manière absolue le leadership civil. Encore une fois, la «montagne» WikiLeaks n'a pas accouché de grands scoops dans ses câbles concernant l'Algérie. Après avoir livré ses vérités sur la question du Sahara occidental et les blocages de la France sur le règlement de cette question, le Président Bouteflika revient, selon toujours les «révélations» de WikiLeaks, sur la nature du pouvoir en Algérie. Le Président Bouteflika a confié, lors d'une rencontre à Alger, le 25 novembre 2009, au général américain William Ward, patron du commandement militaire pour l'Afrique (Africom), son point de vue sur le rôle de l'armée en Algérie. Les propos sont rapportés par un câble de l'ambassade des Etats-Unis à Alger daté du 6 décembre 2009. «Bouteflika a parlé avec assurance au général Ward du contrôle civil sur l'armée. Il a décrit les origines révolutionnaires de l'influence militaire en Algérie disant que cette légitimité révolutionnaire a pris fin en 2004», est-il écrit. En 2004, Abdelaziz Bouteflika a été élu pour un deuxième mandat face à Ali Benflis. «L'armée obéit désormais aux civils et ils obéissent tous à la Constitution. La seule légitimité est la Constitution», a dit Bouteflika. Selon le chef de l'Etat, les militaires algériens respectent «d'une manière absolue» le leadership civil. «Ce n'est pas du tout comme la Turquie», a-t-il dit. Il a soutenu que l'ANP a été obligée de prendre des «mesures drastiques» au cours des années 1990 pour sauver le pays des violences. «Ce fut une période difficile mais l'ordre constitutionnel a été rétabli. La maison est maintenant dans l'ordre», a-t-il dit. «N'importe qui peut être candidat à une élection, conformément à la Constitution, même un général», a confié Bouteflika. Parlant de la furie médiatique égyptienne au lendemain du match qualificatif pour le Mondial remporté par l'Algérie en novembre 2009, le Président Bouteflika a estimé qu'il préfèrerait voir l'Egypte concentrer ses énergies sur ses problèmes «plutôt que sur nous». C'est ce que rapporte une révélation contenue dans un message de l'ambassade américaine à Alger publié par le site WikiLeaks. Pour le Président Boutedflika, rapporte le même site, les médias égyptiens ont réagi «d'une façon excessive» après cette crise née du match entre les équipes algérienne et égyptienne. «L'Algérie ne peut pas se permettre de confondre sa relation historique avec l'Egypte avec le résultat d'un match de football», a-t-il dit. «Je comprends l'attitude des Egyptiens qui obéissent à des considérations locales, nous ne prendrons pas le même bord», a ajouté Bouteflika, affirmant avoir refusé une médiation de Amr Moussa, Secrétaire général de la Ligue arabe, entre l'Algérie et l'Egypte. «Il n'y a rien à discuter à Alger», a-t-il déclaré.