Le site Wikileaks continue à livrer des câbles diplomatiques classés secrets sur de nombreux pays, dont l'Algérie. C'est ainsi que selon ces notes obtenues par Wikileaks et mises en ligne vendredi soir, le président Abdelaziz Bouteflika a confié en novembre 2009 au général américain William Ward commandant en chef de l'Africom avec lequel il s'est longuement entretenu, selon cette source, à la résidence présidentielle, que les militaires ne détiennent plus les clés du pouvoir en Algérie. Selon Wikileaks, le câble diplomatique daté du 6 décembre 2009, classé secret par l'ambassade US en Algérie le 25 novembre 2009, le président a ajouté au général William Ward que «je peux vous dire que l'armée obéit à des civils», et que «les généraux respectent désormais les dirigeants civils». Le chef d'Etat, évoquant la décennie noire des années 90, a, d'après cette source, annoncé que l'armée était obligée «de prendre des mesures drastiques au cours des violences afin de sauver le pays», et que, depuis, le pouvoir est passé aux mains des civils. «Ce n'est pas du tout comme la Turquie», aurait ajouté le président Abdelaziz Bouteflika, selon lequel les militaires respectent «absolument» l'autorité civile.» «N'importe qui peut être candidat à une élection, conformément à la Constitution, même un général», rappelle-t-il. Par ailleurs, «l'Algérie appuie l'Egypte dans sa position sur Ghaza», aurait déclaré, selon cette source, Abdelaziz Bouteflika au général William Ward lors de sa visite à Alger en novembre 2009. Il aurait même affirmé à son interlocuteur que «si nous étions dans leur position, nous aurions appliqué la même politique» vis-à-vis de Ghaza. Bouteflika aurait, d'autre part, et selon cette source, abordé avec le général William Ward la question de la tension suscitée par le match de la qualification à la Coupe du monde 2010 qui a opposé l'Algérie à l'Egypte. Et à la campagne haineuse déclenchée par les médias égyptiens, Bouteflika aurait confié que «l'Algérie n'a pas l'intention de répondre» car elle ne pouvait se permettre de mettre en péril» sa relation historique avec l'Egypte. Le mémo de l'ambassade américaine a révélé à ce propos que Bouteflika a refusé la médiation du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, dépêché du Caire pour tenter de calmer la tension avec l'Algérie.