L'Unat (Union nationale algérienne des transporteurs) a demandé, hier matin, par la voix de son président Read Boudraâ, la mise en place d'une commission d'enquête afin de lever le voile sur la passation du marché de transport au profit des étudiants de l'université de Béjaïa. L'Unat suspecte l'opération pour l'exercice 2011. «Les 102 bus des opérateurs locaux ont été écartés sans aucun motif par les oeuvres universitaires de Béjaïa», soutenait, hier, le président de l'Unat qui n'a pas hésité à parler «d'irrégularités ayant entaché l'opération», qui s'est soldée par «l'octroi de la totalité des lignes aux deux opérateurs venus de Constantine et Sétif». A cet effet, les transporteurs assurant par le passé le transport des étudiants sont montés au créneau pour manifester leur colère suite à leur exclusion et leur remplacement par d'autres venus des wilayas limitrophes. Une vingtaine de bus concernés sont restés encore hier garés au centre de la ville de Béjaïa. L'action de protestation dure depuis avant-hier. Selon une source de la DOU (Direction des oeuvres universitaires), la commission d'attribution des marchés a respecté le code des marchés publics dans sa totalité. Ce dernier permet à tous les opérateurs nationaux de soumissionner et ne sont retenus que ceux qui répondent au mieux au cahier des charges. Si les bus du transport urbain ont donc repris le travail, tout en maintenant leur revendication de blocage des licences sur des lignes urbaines de Béjaïa-ville, ceux du transport universitaire poursuivent toujours leur action. La réunion, qui a regroupé le syndicat, le chef de daïra et la direction des transports, n'a pas été concluante, du moins pour le président de l'Unat: «Ils ont pris acte de nos doléances et point final», a-t-il déclaré hier. Au cours de cette même journée, le président du syndicat a été reçu par le président de l'APW. L'Unat attend présentement une entrevue avec le wali. Une demande a été formulée dans ce sens hier matin. C'est ce qu'a indiqué M.Boudraâ joint hier par téléphone: «Les lignes urbaines sont saturées», a estimé le président de l'Unat. Il expliquera cette saturation par «la délivrance d'une centaine de lignes urbaines sans aucune étude». 410 bus sillonnent la ville de Bejaïa et encombrent les axes routiers et les différents arrêts. En fait, la montée au créneau des transporteurs urbains de la commune de Bejaïa trouve sa raison d'être dans la mise en service de la régie communale du transport urbain. Cette dernière est mal vue par les opérateurs privés, à leur tête le syndicat des transporteurs Unat de Béjaïa. En violation de la réglementation en vigueur, une billetterie non conforme à la réglementation (prix et destination non mentionnés) autant de griefs retenues par le président du bureau de Bejaïa, de l'Union nationale des transporteurs algériens dans le communiqué rendu public au premier jour de la grève. Hier, il nous annonçait que «s'il y a reprise de travail cela ne veut aucunement dire l'abandon de notre revendication». De son côté, la direction du transport réfute toutes les accusations assurant qu'elle ne fait qu'obéir aux instructions ministérielles mais également aux doléances des citoyens usagers.