En dépit de l'échec des aspects politiques pour des raisons géostratégiques, les pays du Maghreb tentent de réussir une intégration économique. La création d'une Banque Maghrébine d'Investissement (BMI) n'est plus qu'une question de semaines. Du moins, c'est ce qu'a indiqué Moussa Koussa, secrétaire du comité populaire général libyen des Relations extérieures et de la Coopération internationale. Un nouveau pas sera donc franchi après l'organisation d'une foire économique maghrébine dont la première édition s'est tenue en Algérie et les accords de coopération dans le secteur de l'énergie (interconnexion électrique). La BMI -dont le siège sera en Tunisie- sera lancée dans quelques semaines. Il a fallu quatre longues années pour que les pays du Maghreb assainissent leurs divergences et réussissent enfin à s'entendre pour mettre en place cette institution financière. Elle jouera un rôle important dans la promotion des relations économiques entre les pays d'Afrique du Nord. Les négociations avaient butté sur le choix de la direction, du financement et du lancement de la BMI. Finalement, il a été décidé de confier la direction générale à la Tunisie pendant quatre ans, alors que la présidence du Conseil d'administration sera assurée par l'Algérie pendant trois ans. Une réunion se tiendra le premier trimestre de l'année en cours et réunira les ministres maghrébins des Finances. La révision du statut préliminaire sera à l'ordre du jour de cette rencontre. L'idée de la création de la BMI a été initiée par l'Union des Banques Maghrébines (UBM) qui a plaidé, depuis 1993, pour la mise en place d'une telle institution. Des études techniques et de rentabilité ont été élaborées. Ce n'est qu'en 2007 qu'il y a eu un consensus entre les pays du Maghreb pour sa création. Le capital de cette Banque serait de 500 millions de dollars. Il pourrait booster les échanges commerciaux entre les cinq pays qui composent cette entité régionale. Ils ne représentent que 1,2% du volume global, selon la Banque Mondiale (BM). L'intégration économique entre l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie ferait gagner à ces pays un à deux points à leurs taux de croissance respectifs. Elle permettrait, selon la même source, une hausse de 24% du PIB tunisien, de 27% du PIB marocain et de 34% du PIB algérien. De nombreux analystes relèvent qu'il y a une absence de volonté politique de la part des dirigeants de ces pays pour transformer l'Union du Maghreb arabe (UMA) en véritable bloc économique semblable à l'Union européenne, les blocs créés en Amérique Latine et ceux des pays du Golfe. Ces derniers envisagent même de passer à une monnaie unique. L'économie reste toutefois l'unique sujet qui ne fâche pas.