Les pays membres de l'organisation se pencheront sur les perspectives du marché pour 2011 et maintiendront certainement leurs quotas inchangés. Les récentes déclarations du ministre algérien de l'Energie et des Mines abondent dans ce sens. «Les prix actuels du pétrole sont à un bon niveau», a déclaré en ce début de mois de décembre Youcef Yousfi, qui s'exprimait en marge d'une cérémonie organisée par le groupe Sonelgaz à Ben Aknoun (banlieue d'Alger). Une aubaine. L'Algérie peut afficher ses ambitions quant à sa sécurisation en matière d'énergie. «Nous comptons renforcer nos ressources humaines et nos entreprises en les modernisant et en les dotant de tous les outils technologiques qui sont utilisés dans le monde», a-t-il ajouté. L'économie nationale repose, faut-il le rappeler, sur ses exportations en hydrocarbures. Elles lui assurent 98% de ses recettes en devises. La conjoncture s'annonçant favorable, les pays industrialisés de l'Europe, gros consommateurs d'or noir, qui grelottent de froid, peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Une probable baisse de la production des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui fournissent 40% de la production mondiale de brut, est à écarter. «Aucune discussion sur les quotas n'est attendue. C'est un thème qui n'est pas en discussion à l'heure actuelle», a déclaré le 22 novembre 2010 le ministre vénézuélien du Pétrole. «Je crois que tous les pays de l'Opep sont d'accord pour maintenir les quotas actuels et continuer à surveiller le marché pétrolier. Cette réunion (de Quito, Ndlr) va nous permettre d'évaluer les perspectives pour 2011, mais sans prendre aucune décision maintenant», a ajouté Rafael Ramirez qui s'était exprimé lors d'un point de presse tenu à Caracas. Deux indices sérieux en provenance de deux pays qui revendiquent un prix du baril à 90 dollars, voire à 100 dollars qui indiquent qu'une réduction de la production qui pourrait affecter la reprise de la croissance économique de la planète ne sera pas à l'ordre du jour. Pourquoi n'en serait- il pas autrement? La raison est simple: le baril de pétrole a engrangé un gain de plus de 10 dollars depuis le 24 novembre 2010. Le marché pétrolier se sent pousser des ailes et l'on commence même à parler d'un baril à 120 dollars. Selon une estimation de JP Morgan Chaser and Co, les cours de pétrole pourraient atteindre les 120 dollars le baril avant la fin de l'année 2012 avec l'augmentation de la consommation du brut dans les économies émergentes. C'est ce qu'a indiqué vendredi la Holding financière américaine. Loin de s'affoler, les cours de l'or noir continuent leur résurgence. Pour rappel, après leur record historique du mois de juillet 2008 où ils avaient dépassé les 147 dollars, ils avaient dégringolé à moins de 33 dollars au mois de décembre de la même année. Mardi, en fin d'échanges européens, ils sont montés à leurs plus hauts niveaux depuis plus de deux ans. Ils ont franchi la barre des 90 dollars à New York pour la première fois depuis le mois d'octobre 2008. Un seuil que le baril a sans doute testé. Il s'est replié, en fin de séance. Sur le New York Mercantile Exchange, le «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en janvier, a cédé 49 cents à 88,89 dollars, après avoir atteint 90,76 dollars, son plus haut niveau depuis le 8 octobre 2008. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison (pour le même mois) s'est échangé à 91,16 dollars sur l'Inter Continental Exchange (ICE) de Londres. Ce qui représente une légère perte de 29 cents par rapport à la clôture de lundi. Cette embellie des prix de l'or noir n'est-elle qu'un feu de paille? «Les cours du brut ont gagné plus de 10 dollars depuis le 24 novembre, bondissant de la zone des 80 dollars à celle des 90 dollars, et cela en dépit d'inquiétudes persistantes sur les dettes en zone euro: cela montre qu'il existe une solide dynamique à la hausse sur le marché du pétrole», nous indique l'analyste de Sucden Financial, Myrto Sokou. Une conjoncture qui devrait permettre aux cours du baril de pétrole de se maintenir, prochainement, au-dessus de la barre des 90 dollars. Un niveau de prix qui doit satisfaire l'Algérie. «Le niveau actuel est meilleur que lorsqu'il était à 40 et 50 dollars, mais ce serait meilleur et raisonnable s'il était à 90...,voire 100 dollars le baril», avait indiqué Youcef Yousfi, en marge d'une conférence de presse qu'il avait tenue au siège de son département, à l'occasion des 50 ans de la création de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Une opportunité pour l'économie nationale pour faire face à une facture des importations qui est devenue la bête noire des gouvernements successifs de l'Algérie indépendante.