L'Opep se réunira aujourd'hui en son siège viennois. Un consensus semble se profiler sur un maintien des quotas de production actuels. Les pays exportateurs de pétrole, à l'instar de l'Arabie Saoudite et du Koweït, ont plaidé hier pour la préservation des niveaux de production actuels. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré, pour sa part, qu'«il n'y avait aucune raison de décider d'une nouvelle baisse de production du brut». En effet, les déclarations exprimées hier par les membres de l'Opep laissent comprendre que le sommet prévu aujourd'hui ne verra pas de nouvelles décisions de réduction de production. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaïmi, a indiqué à son arrivée à Vienne que les prix actuels du pétrole sont «bons pour tout le monde». Il a estimé également que le marché est «très stable et en bonne santé» et qu'il est «très bien approvisionné», faisant que les prix sont «bons pour tous, consommateurs et producteurs», et d'ajouter : «Avec un prix du pétrole se situant entre 68 et 73 (dollars), que voulez-vous d'autre» qu'un maintien de la production. Des propos on ne peut plus clairs qui reflètent la position de l'Arabie Saoudite sur l'évolution du marché pétrolier. Le Koweït ne voit pas également la nécessité d'une nouvelle baisse de l'offre. Le ministre du Pétrole, cheikh Ahmad Abdallah Al Sabah, a estimé lundi à Vienne qu'une nouvelle baisse de la production de pétrole n'est pas nécessaire. «Mon sentiment» est qu'il ne faut «pas de nouvelle baisse» de production, a-t-il indiqué. Cheikh Ahmad Abdallah Al Sabah a précisé toutefois que les 12 membres de l'Opep ne sont «pas encore» parvenus à un consensus sur la question. De son côté, le ministre du Pétrole du Qatar, Abdullah Al Attiyah, avait estimé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va sans doute maintenir ses quotas de production inchangés. «A mon avis, l'Opep ne modifiera pas la situation», a-t-il affirmé dimanche. Certains membres de l'Opep anticipent sur une reprise de la demande avec la fin de la récession et l'approche de l'hiver dans les pays développés. L'Iran ne s'attend pas, pour sa part, à une nouvelle baisse de production. Deuxième exportateur de pétrole au sein de l'Opep, l'Iran a confirmé par la voix de son représentant, Mohammad Ali Khatibi qu'il ne s'attendait pas à une nouvelle baisse de la production de brut. «Le sentiment général (parmi les ministres du Pétrole des membres de l'Opep) est que le groupe souhaite maintenir son niveau actuel de production», a affirmé le représentant iranien et d'ajouter : «Au vu des commentaires des ministres de l'Opep, le plafond de production ne devrait pas changer.» Le respect des quotas, le point focal Cependant, les membres de l'Opep devront se pencher sur la question du respect des quotas de production. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a évoqué cette question en soulignant que le respect des niveaux de production demeure une véritable préoccupation, sans citer les pays qui ont dépassé leurs quotas. L'an dernier, l'Opep avait décidé de réduire ses quotas de 4,2 millions de barils par jour, soit environ 5% de la demande mondiale quotidienne, pour soutenir les cours du brut. Le respect (des quotas) sera au menu des discussions et l'accent sera mis sur cette question, a affirmé le ministre iranien. Ce point devra constituer à la lumière de ces déclarations l'objet principal de la réunion. Les «membres indisciplinés» seront exhortés à mieux respecter les baisses décidées l'automne dernier. L'Opep devra décider aussi de la tenue du prochain sommet, sachant que les signes de reprise de l'économie mondiale se font de plus en plus sentir après la crise ressentie en 2008 et 2009. Les cours du brut ont plus que doublé depuis le mois de décembre, où ils s'étaient écroulés à 32,40 dollars, et ils évoluent depuis un mois autour de 70 dollars. Le FMI s'attend à une reprise mondiale au début 2010.