Avant-hier s'est tenue l'ouverture de la 2e édition du Festival culturel international de musique symphonique d'Alger, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi. Ce festival durera six jours (du 9 au 14 décembre) et connaîtra une large participation, dix-huit pays: La France, l'Espagne, le Mexique, le Maroc, l'Ukraine, la République de Corée, la Suisse, l'Allemagne, la Suède, la Syrie, la Tunisie, la Pologne, l'Italie, la Russie, l'Autriche, le Japon, la République tchèque, la Turquie. Pour cette édition, l'Espagne a été désignée invité d'honneur. Des master-class et des conférences sont aussi prévus tout au long de cette rencontre internationale de la musique universelle. Avec comme devise: «Patrimoine, universalisme et harmonie» ce festival a été placé sous le signe de l'ouverture et de l'échange. Et c'est avec une grande fierté que le commissaire du festival, Abdelkader Bouazzara, professeur de violon à l'Institut national supérieur de musique et au Conservatoire d'Alger, musicologue de renom de surcroît, a exprimé sa joie intense de pouvoir abriter cette année les représentants de plusieurs pays, à l'instar de l'année précédente, afin de partager le bonheur d'une passion commune, et s'abreuver à celle-ci durant six journées, toutes pleines de rêves et d'évasion. Ce festival est une excellente opportunité pour faire découvrir la musique symphonique algérienne aux participants étrangers, qui partageront, six jours durant, la plus belle langue celle que parlent tous les peuples du monde entier: la musique. Cette première soirée inaugurée jeudi soir au TNA a été consacrée au brillant quatuor espagnol «Artaria Ensemble» constitué des violonistes Joan Espina (membre de l'Orchestre national d'Espagne), Mario Pérez Blanco (aide-soliste à l'Orchestre national d'Espagne), Lorena Otero Rodrigo (soliste à l'Orchestre national d'Espagne), et du violoncelliste Juan Pérez de Albéniz Zamanillo, membre de l'Ensemble instrumental de Grenade, l'Orchestre Bandart et le groupe de musique ancienne la Tempestad. Les deux grands guitaristes Joachim Rodrigo et Jaume Torrent Rius ont également participé à cette soirée d'ouverture avec l'une des plus remarquables pièces musicales algériennes Samra, de Sid Ahmed Belli. Ainsi un florilège de pièces musicales s'est vu confectionner tout au long de cette soirée d'ouverture avec au programme: Luigi Boccherini, Antonio Vivaldi, mais aussi une ronde à la mémoire du grand compositeur espagnol Manuel de Falla, sans oublier la Suite espagnol du maître du piano Isaac Albeniz. Les pièces musicales étaient justement fabuleuses, somptueuses, aux modulations tempérées, un voyage de rêve au pays de Vivaldi. Est venu ensuite, le tour du soliste et guitariste Joachim Rodrigo qui a emporté le public - venu nombreux pour cette première soirée- à l'ère des troubadours, dans un passé médiéval riche en événements. De plus, les solos soutenus par le jeu de violon atténué n'ont pas manqué de nous transposer dans une glorieuse Alhambra en Andalousie, terre des victoires et des civilisations d'antan. La deuxième partie de la soirée a été animée par l'Orchestre national algérien, dirigé par la maestro Zahia Ziouani, un personnage qui compte plusieurs cordes à son arc à travers ses différentes formations et fonctions. Zahia Ziouani est directrice de l'Ecole municipale de musique et de danse de Stains, près de Paris. Elle a étudié la direction d'orchestre à la Sorbonne, et est titulaire de plusieurs Premiers Prix d'alto. En compagnie de l'Orchestre national algérien, et avec la collaboration des musiciens de Divertimento, l'Orchestre philharmonique de Paris et les musiciens espagnols, les morceaux universels de bravoure se sont intimement entremêlés au point d'envoûter le public assoiffé de fantaisie, notamment avec la merveilleuse pièce musicale Samra, aux rythmes algériens imprégnés du bendir et la derbouka. Cette soirée inaugurale, qui a conquis le grand public, a été clôturée par une interprétation extraordinaire de Danse des comédiens, du grand compositeur tchèque Bedøich Smetana. Un festival multidimensionnel qui promet.