Avec une sensibilité à fleur de peau, Nouara dira dans un témoignage des plus bouleversants: «C'est mon frère, mon père, mon mentor...». Un hommage plutôt mitigé a été rendu samedi dernier au grand artiste kabyle Chérif Kheddam, à la salle Ibn Zeydoun. Une soirée néanmoins touchante qui coïncide avec la sortie prochaine du DVD et du CD retraçant les 50 années de chansons de l'artiste. Archipleine, la salle était remplie d'amis et proches venus soutenir cet artiste hélas absent car se trouvant en France pour des soins. Comment ne pas évoquer le nom de sa compagne des scènes de tous les jours, Nouara présente ce soir-là à Ibn Zydoun, mais aussi Saïd Hilmi et son frère Mohamed, le directeur de la Chaîne II, El Hadi Ould Ali, Djoher Amhis, etc. A l'entrée d'Ibn Zeydoun, le public pouvait distinguer une exposition dédiée au maître de la chanson kabyle retraçant sa carrière en images. La soirée a été marquée par la projection de plusieurs extraits d'enregistrements audiovisuels dans lesquels l'artiste est apparu durant sa riche carrière. On y voyait, notamment dans la première vidéo, un Cherif Kheddam dans un studio d'enregistrement avec des musiciens, interprétant la fameuse chanson Rouh azmen rouh. Prenant la parole, l'ancien animateur à la radio Chaîne II, Madjid Bali, précisera que son intervention portera sur sa relation professionnelle avec l'artiste. Il fera ainsi l'éloge de la générosité et l'engagement indélébile de l'artiste aux côtés des jeunes. Prendront ensuite la parole ses deux cousins chanteurs, dont Tayeb Kheddam qui a déjà écrit un livre sur le chanteur, Ali Sayyed, anthropologue et enfin, Nouara qui a ému plus d'un après avoir déclamé un superbe et touchant achewiq. Nouara a parlé des liens qu'elle avait tissés avec Kheddam, avec une sensibilité à fleur de peau elle dira dans un témoignage des plus bouleversant: «C'est mon frère, mon père, mon mentor...». Cette soirée mémorable dévoilera ainsi les quelques moments forts qui constitueront les DVD et CD que le public pourra acquérir bientôt. Une sorte de mise en bouche en image et musique. Et quelle musique! Drôle d'hommage, car d'aucuns regrettaient la qualité de ce cérémonial organisé sans couleur ni saveur. «Un artiste de la trempe de Chérif Kheddam mérite mieux» affirmaient quelques voix dans le public.