M.Mottaki se trouvait hier au Sénégal, où il a remis un message de M.Ahmadinejad au président sénégalais Abdoulaye Wade, selon une dépêche publiée par l'agence Irna, une heure avant l'annonce de son limogeage. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a limogé le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki et désigné le chef du programme nucléaire iranien pour assurer l'intérim, a annoncé hier l'agence officielle Irna sans donner d'explication. M.Ahmadinejad a nommé Ali Akbar Salehi pour remplacer provisoirement M.Mottaki, en attendant la nomination de son successeur qui doit recevoir l'aval du Parlement, a précisé Irna. «Je vous remercie et apprécie le travail que vous avez accompli durant votre mission au ministère des Affaires étrangères», écrit le président iranien dans une «directive» à M.Mottaki dont Irna publie des éléments. «J'espère que vos efforts recevront l'appréciation de Dieu, et que vous rencontrerez le succès dans le reste de votre vie au service de notre nation islamique», ajoute le texte. M.Mottaki se trouvait hier au Sénégal, où il a remis un message de M.Ahmadinejad au président sénégalais Abdoulaye Wade, selon une dépêche publiée par l'agence Irna, une heure avant l'annonce de son limogeage. Dans une autre directive adressée à M.Salehi et publiée par Irna, le président Ahmadinejad écrit: «En raison de votre engagement, de vos connaissances et de votre précieuse expérience, (...) vous êtes désigné pour assurer l'intérim à la tête du ministère des Affaires étrangères». L'éviction de M.Mottaki et la nomination de M.Salehi pour assurer son intérim interviennent alors que l'Iran a repris la semaine dernière à Genève, après un an de blocage, ses discussions avec les grandes puissances autour de son dossier nucléaire controversé. M.Salehi, nommé à la tête de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne (Oeai) en juillet 2009, juste après la réélection contestée du président Ahmadinejad, a rang de vice-président. Il est devenu omniprésent ces derniers mois dans les médias iraniens pour annoncer succès sur succès du programme nucléaire de Téhéran, en dépit des sanctions internationales visant à contraindre Téhéran de renoncer à sa marche forcée vers la filière nucléaire. La communauté internationale redoute que l'Iran, en dépit de ses dénégations répétées, ne cherche à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, et s'inquiète particulièrement du programme d'enrichissement d'uranium accéléré par Téhéran depuis un an. M.Salehi a notamment annoncé, à la veille de la réunion de Genève, le 5 décembre, que l'Iran contrôlait pour la première fois la totalité de la filière de production de combustible nucléaire grâce à la production d'un premier chargement de poudre d'uranium concentrée (yellowcake) servant de matière première pour enrichir l'uranium. Diplomate plus traditionnel, M.Mottaki, en poste depuis août 2005, a fait sa dernière apparition publique médiatisée à l'étranger lors du Forum de Manama sur la sécurité dans le Golfe, les 3 et 4 décembre, à la veille également de la reprise des pourparlers de Genève avec les grandes puissances.