Pour les spécialistes, la concentration du bâti constitue un sérieux problème en Algérie. «Il découle de notre responsabilité en tant que société citoyenne de contribuer à l'évolution des techniques de construction et de la connaissance des produits», a déclaré, hier, Luc Callebat, directeur général de Lafarge lors du 7e Séminaire sur les technologies du béton sous le thème: «Le béton, une recherche, des écoles et déjà des générations». Les travaux de ce rendez-vous important qu'abrite l'hôtel Sheraton-Alger s'achèveront aujourd'hui. Le développement de ces techniques relève de l'urgence. L'Algérie, un pays à forte sismicité, est appelée à redoubler d'efforts, afin de réduire, un tant soit peu, le risque qu'induit un matériau de mauvaise qualité. Outre la nécessité d'aérer les villes et trouver des moyens de les désengorger, il est grand temps de mieux contrôler les matériaux de construction. Paradoxalement et contrairement à cet impératif de qualité et d'espace, la stratégie de concentration du bâti se poursuit. Ce qui n'est guère rassurant du point de vue sismique. Tout le risque est là. «Le problème de sécurité des constructions est tellement essentiel qu'il doit toujours être abordé en première priorité par la réglementation de la construction», a souligné Saliha Aït Mesbah, directrice de la recherche et de la construction au département de l'habitat et de l'urbanisme. Au fur et à mesure des progrès acquis par certaines sciences, la partie «descriptive», dit-elle, sera remplacée par des exigences. En d'autres termes, il est indispensable de définir les méthodes servant à vérifier si les solutions techniques adoptées correspondent aux exigences énoncées. Il est, plus que jamais, recommandé, de caractériser les produits par les qualités qui les rendent aptes à leur emploi. Quant au séminaire qui s'est tenu en présence de 250 participants, dont 26 intervenants, il se veut un forum d'échanges et de débats dont l'objectif principal est de partager et de diffuser connaissances, compétences et savoir-faire. Lafarge est aujourd'hui présent en Algérie à travers un certain nombre d'activités (ciment, granulats & béton, plâtre). Le groupe possède 2 cimenteries avec une capacité totale de production de 7,5 millions de tonnes et gère en partenariat avec la Gica, la cimenterie de Meftah. Le leader mondial des matériaux de construction, a déjà annoncé l'acquisition de 35% de cette usine, très bien positionnée sur le marché. Il a également paraphé un contrat de management d'une durée de 10 ans. Le montant de l'investissement s'élève à 43,5 millions d'euros. Un programme d'investissement sera mis en oeuvre visant à la modernisation de la cimenterie de Meftah, pour porter à la hausse sa capacité et améliorer ses performances environnementales. Ce développement permettra au groupe de participer au programme présidentiel de construction de logements et d'infrastructures et de répondre à la très forte demande de ciment pour faire face aux besoins en la matière.