Evoquant les tensions sur le marché du ciment en Algérie, le directeur général de Lafarge Algérie précise que son entreprise n'a pas d'impact direct sur ce qu'il advient de son produit une fois en dehors de ses usines. “On est fier d'opérer en Algérie. C'est un honneur. On souhaite être un partenaire de long terme, responsable, qui respecte ses engagements”. C'est ce qu'a indiqué, hier, le directeur général de la cimenterie Lafarge Algérie, M. Luc Callebat, lors d'une rencontre avec des journalistes, à l'hôtel El-Djazaïr, à l'occasion du déploiement progressif de la marque et des couleurs Lafarge en Algérie, deux années après le rachat d'Orascom Ciment, “signe de l'engagement pour l'avenir” en Algérie et le souhait du cimentier “de contribuer à accompagner le pays dans son développement”. Le cimentier français affiche ses ambitions et entend étendre ses activités et les développer davantage. Le nouveau directeur général de Lafarge Algérie insiste beaucoup sur le souhait de l'entreprise de pouvoir s'engager sur le long terme en Algérie, d'y investir et d'accompagner le développement de l'Algérie en apportant à son niveau “quelque chose de positif en matière de matériaux de construction”. M. Luc Callebat a rappelé l'histoire de l'entrée du groupe Lafarge sur le marché algérien, et qui a commencé par un partenariat avec le groupe Cosider dans le plâtre. Mais le rachat, au niveau international, par le cimentier français d'Orascom Ciment, une société cotée en Bourse présente dans huit pays, dont l'Algérie. Cette transaction boursière a fait couler beaucoup d'encre. “Nous comprenons bien, au sein du groupe l'émotion que ce rachat a soulevé en Algérie. Mais les deux groupes étant cotés, nous étaient imposées de très strictes exigences en matière de confidentialité. L'histoire boursière est pavée de groupes qui n'ont pas respecté la confidentialité à laquelle les règles boursières les astreignent et qui ont payé ça très cher”, a indiqué le directeur général de Lafarge Algérie. Aujourd'hui, Lafarge Algérie est tourné vers l'avenir, en formulant son souhait de s'engager “sur le long terme en Algérie”. “Le passage à la marque Lafarge traduit notre souhait d'être un partenaire fiable, responsable, durable qui concourt au succès des grands projets nationaux et au développement économique du pays”, explique M. Luc Callebat. Comment ? D'abord en adaptant progressivement les niveaux de production de l'entreprise aux besoins en ciment du pays. Le directeur général de Lafarge Algérie évoque plusieurs façons de le faire. En investissant, depuis le rachat du groupe Orascom Ciment, Lafarge a investi plus de 100 millions d'euros en Algérie et 15 millions d'euros supplémentaires en cours. M. Luc Callebat parle aussi d'augmentation, étape par étape, de la quantité de ciment mise sur le marché en optimisant les performances des usines de l'entreprise. “Le travail qui est fait en termes de transfert d'expertise, de transfert de savoir-faire, ce travail d'amélioration de performance peut nous permettre, cette année, d'augmenter de plus de 100 000 tonnes notre production”, a-t-il souligné. En 2009, Lafarge Algérie a produit 7 millions de tonnes soit plus du tiers de la demande. Il a, par ailleurs, fait état du recours aux opérations d'importation. “Être un acteur de long terme suivant la demande croissante du marché, c'est aussi assumer nos responsabilités quand il y a des niveaux de demandes qui ne peuvent pas être satisfaits par le marché local”, a affirmé le directeur général de Lafarge Algérie, indiquant que l'entreprise a décidé, cette année, d'importer environ 200 000 tonnes de clinker. “C'est beaucoup plus coûteux pour nous qu'une production nationale. Le ciment produit en Algérie est clairement plus compétitif que n'importe quel ciment importé. Mais on considère que cela fait partie de nos responsabilités”, a souligné M. Luc Callebat. “Nous sommes prêts à investir plus si nous avons la possibilité ou l'opportunité d'investir dans les augmentations de capacité”, a-t-il ajouté. Evoquant les tensions sur le marché du ciment en Algérie, le directeur général de Lafarge Algérie précise d'abord que son entreprise n'a pas d'impact direct sur ce qui passe avec notre ciment une fois passé les portes des usines. Toutefois, les tensions qui sont sur le marché le préoccupent. Du coup, il a exprimé son souhait de travailler de concert avec les autorités algériennes pour aider à réduire les distorsions constatées dans le secteur de la distribution. “Nous avons présenté nos projets en la matière aux pouvoirs publics”, a annoncé M. Luc Callebat, sans dévoiler les détails des projets. Mais il a évoqué certains principaux leviers. Il a parlé d'augmentation de la production, comme premier levier. Compte tenu de l'expérience du groupe dans d'autres marché à travers le monde, Lafarge Algérie propose d'autres pistes. L'entreprise se penche sur le déploiement d'une nouvelle politique commerciale qui vise, notamment, à promouvoir le développement des utilisateurs finaux. Elle travaille aussi à développer la capacité à livrer le ciment. “Lafarge est en phase de doubler sa flotte de cocottes à ciment en vrac pour mieux servir les chantiers finaux”, a précisé M. Luc Callebat. Concernant le projet d'une nouvelle cimenterie, engagé en 2008, le directeur général de Lafarge Algérie, a indiqué “qu'un certain nombre d'étapes ont été franchies et un certain nombre d'étapes restent à franchir”. “S'il nous est donné de le faire, je ne pourrais que me réjouir, mais il y a un processus administratif qui suit son cours. Je pense qu'il faut le laisser suivre son cours avant de savoir qu'est-ce qu'il en sera exactement”, a ajouté M. Luc Callebat, soulignant que son entreprise est prête à investir sur le principe des 51/49%. “Partout où nous opérons nous nous conformons à la réglementation existante”, a-t-il insisté.