En 2009, Lafarge a produit 7 millions de tonnes de ciment gris, soit plus du tiers de la demande nationale. Luc Callebat, directeur général de Lafarge Algérie, a annoncé la mise sur le marché d'une gamme de quatre ciments à partir du 4 octobre prochain. A chaque utilisation, un ciment semble être le nouveau credo de la société qui a repris les actifs d'Orascom en Algérie depuis 2007. Lors de la présentation faite hier à Alger de ces nouveaux produits, le directeur général a indiqué qu'il s'agissait du fruit d'une étude de marché de trois mois qui a démarré en juin dernier et qui a touché principalement les utilisateurs du centre et de l'ouest du pays. Cette réponse à la demande du marché a été rendue possible grâce à l'accumulation du savoir-faire de la compagnie au niveau international et à l'activité de son centre de recherche en France. Ces efforts aboutissent à la possibilité de présenter un ciment baptisé chamil dédié aux constructions de masse, répondant à un usage dans le bâtiment. Il y a aussi le ciment malaki adapté aux travaux esthétiques comme les carreaux de dalle puis deux autres ciments destinés aux gros ouvrages comme les ponts et les barrages. Il s'agit de mokaouem pour les milieux naturellement agressifs et humides comme dans les barrages et les digues et matine destiné aux constructions nécessitant une résistance particulière comme les ponts. Le tout dans des sacs de 50 kg et à un prix similaire à ceux en cours sur le marché. C'est la première fois que ces variétés sont présentées en Algérie. En tout, ce sont 7 millions de tonnes de ciment gris qui sortent de l'usine de M'sila. Lafarge exploite une autre cimenterie à Mascara pour produire le ciment blanc dont une partie est exportée et il vient d'acquérir des parts dans la cimenterie de Meftah à Blida. Luc Callebat a dit qu'il y a d'autres projets pour augmenter la capacité de production, qu'il s'agisse de l'extension de celles déjà existantes ou par l'apport de nouvelles acquisitions. Il n'a pas donné d'autres détails sur ces projets. Il a néanmoins exclu tout problème dans ses relations avec les autorités algériennes en ce qui concerne les nouveaux investissements ou avec l'administration des impôts. Il a même avancé qu'il accorde la priorité dans ses livraisons aux projets entrant dans le cadre du programme présidentiel. Il a même été sollicité auparavant pour l'importation du clinker pour satisfaire ces mêmes besoins alors que l'opération n'était pas économiquement rentable, a dit le même responsable. Comme il ne suffit pas de produire pour disposer d'un marché organisé, Lafarge pense disposer de sa propre flotte de transport jusqu'au consommateur final. L'autre manière de juguler la tension sur le ciment à certaines périodes de l'année, est de commercialiser du béton prêt à l'emploi ou encore d'optimiser la gestion des commandes et des temps d'attente à l'usine. Pour ce faire, un centre d'appel sera ouvert bientôt au profit des clients. Lafarge n'exclut pas également de disposer de son propre réseau de distribution. L'objectif de régulation peut aussi être atteint en livrant le ciment en vrac, ce qui est déjà le cas pour un tiers de la production. Présente à travers les activités du ciment, du granulat et béton et du plâtre, la société compte ainsi conserver sa position de leader dans chacune d'entre elles. Elle compte déjà 13 sites de production de béton d'une capacité de un million de mètres cubes. Les produits sont vendus avec la garantie Lafarge et la gamme sera encore élargie dans un ou deux ans, selon le directeur général. Outre l'approvisionnement du marché, l'autre préoccupation de la direction, est la formation et la sécurité des ressources humaines. 100 millions de DA ont été investis pour accéder aux standards internationaux de sécurité. Les investissements de la société sont aussi visibles à travers l'injection de 700 millions de DA pour améliorer le circuit technique de la cimenterie de Meftah, améliorant du coup la production et amoindrissant les ruptures de la chaîne conduisant à une disponibilité permanente du produit afin de réduire la tension sur la demande. Luc Callebat dit que toutes ces actions visent à accompagner l'Algérie dans son développement. La présence d'un représentant de Lafarge parmi la délégation accompagnant la secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, lors de sa visite en Algérie, est une marque de cet intérêt, est-il souligné. Lafarge Algérie, c'est 15,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Depuis 2008, elle a investi 100 millions d'euros.