Le président palestinien, qui recevait M.Mitchell hier à Ramallah en Cisjordanie, espérait de sa part des réponses à ses demandes de précisions sur les conditions d'une reprise des pourparlers. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a demandé des garanties américaines avant de se prononcer sur l'éventuelle reprise de négociations indirectes avec Israël, attendant hier des éclaircissements à ce sujet de l'émissaire George Mitchell. M.Mitchell, de retour dans la région pour exposer la nouvelle approche des négociations de paix annoncée par la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a rencontré, lundi pendant trois heures, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour des entretiens qualifiés de constructifs par les deux parties. Le président palestinien, qui recevait M.Mitchell hier à Ramallah en Cisjordanie, espérait de sa part des réponses à ses demandes de précisions sur les conditions d'une reprise des pourparlers. Il a réclamé dans un message transmis à Mme Clinton par le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, «des garanties américaines et des réponses à des demandes d'explication sur toutes éventuelles négociations, directes ou indirectes», a affirmé un responsable palestinien. Parmi ces garanties figurent «un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et des références politiques claires dont la fin de l'occupation des territoires palestiniens occupés en 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale», a-t-il précisé sous le couvert de l'anonymat. M.Abbas a également demandé à Washington la reconnaissance de l'Etat palestinien sur les frontières de 1967, moyennant des échanges mineurs de territoire, selon le responsable. «Faute d'accord sur ces références ou de reconnaissance par l'administration d'un Etat palestinien, il a demandé à l'administration américaine de ne pas faire obstruction à ce que les Palestiniens aillent devant le Conseil de sécurité ou l'Assemblée générale de l'ONU», a-t-il souligné. Face au blocage des négociations, les Palestiniens ont commencé à explorer des alternatives, en particulier en demandant la reconnaissance de leur Etat sur les frontières de 1967. Le Brésil et l'Argentine ont accédé à cette requête et l'Uruguay a annoncé son intention de les imiter en 2011. En revanche, les chefs de diplomatie de l'Union européenne ont affirmé lundi que l'UE reconnaîtrait l'Etat palestinien «lorsque ce sera approprié», sans parvenir à s'entendre sur des pressions plus fortes. Il ont néanmoins précisé qu'une telle reconnaissance porterait sur l'Etat dans les frontières d'avant 1967, sauf arrangement négocié entre les deux parties. Israël s'est déclaré satisfait. «J'espère que le sens des responsabilités de ceux qui jouent un rôle de leaders, tels que les Américains et l'UE, va mettre fin aux menaces de mesures unilatérales agitées par les Palestiniens», a affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon. Les Etats-Unis ont reconnu, le 7 décembre, l'échec de leurs efforts pour convaincre Israël de décréter un nouveau moratoire sur la colonisation en Cisjordanie occupée, exigé par les Palestiniens pour reprendre les négociations. Mme Clinton a ensuite confirmé le retour aux pourparlers indirects sous médiation américaine, annonçant qu'ils porteraient désormais sur les questions de fond d'un accord de paix; les frontières, le statut de Jérusalem, les réfugiés et le sort des colonies. M.Abbas devait se rendre dans la journée d'hier au Caire pour participer aujourd'hui à une réunion arabe convoquée à sa requête pour discuter du processus de paix. Les négociations directes avaient été relancées le 2 septembre à Washington après vingt mois de blocage. Mais elles ont été suspendues à la fin septembre en raison du refus israélien de prolonger un gel de la colonisation.