Les pourparlers indirects engagés en mai avec Israël via l'émissaire américain George Mitchell n'ont pas produit de progrès suffisants pour permettre de passer à un dialogue direct, estime le président palestinien Mahmoud Abbas. "Jusqu'a présent, il n'y a rien pour nous convaincre d'aller à des pourparlers directs. Il n'y a rien de neuf", dira Abbas au comité ad hoc de la Ligue arabe qui se réunit jeudi au Caire pour faire le point de ces pourparlers indirects, confie son entourage.Ceux-ci ont en principe pour objet de préparer le terrain à une reprise des négociations de paix directes entre l'Autorité palestinienne et Israël, souhaitée à la fois par les Etats-Unis et l'Etat juif. Mais, résistant aux pressions de Washington, Abbas exige qu'Israël accepte en préalable des négociations sur la base des frontières d'avant 1967 et le principe d'une présence étrangère - peut-être de l'Otan - pour garantir la sécurité du futur Etat palestinien. Mitchell a rencontré pour la dernière fois Abbas le 17 juillet à Ramallah, en Cisjordanie, et celui-ci a repoussé à cette occasion ses incitations à une reprise des pourparlers directs. "Nous dirons aux Arabes que les Américains n'étaient porteurs de rien neuf. Nous allons continuer les pourparlers indirects pendant encore deux mois et nous verrons bien ce qui se passe", explique un responsable palestinien. Le président Barack Obama, qui a fait de la relance du processus de paix une priorité diplomatique, espère une reprise des discussions directes dès septembre, soit avant l'échéance du gel provisoire de la colonisation en Cisjordanie concédé par Benjamin Netanyahu. Les partis de droite alliés au Premier ministre israélien sont hostiles à ce moratoire, dont l'abrogation compliquerait les efforts américains pour amener le président palestinien à la table des négociations. La résistance d'Abbas aux pressions américaines s'explique par la crainte de l'opinion palestinienne de le voir de nouveau participer à des négociations stériles, en position de faiblesse. D'autant plus que le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom a déclaré hier que les conditions posées par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour relancer des négociations directes avec Israël sont "impossibles" à accepter. Le président Abbas a assuré lundi qu'il était prêt à passer de la phase des pourparlers indirects avec Israël, relancés en mai sous l'égide des Etats-Unis, à celle des négociations directes, à partir du moment où plusieurs conditions étaient réunies, dont un retour aux frontières de 1967.