Les usagers des transports publics à Tizi Ouzou sont mécontents. Les propriétaires de bus décident d'une augmentation des tarifs. Ces derniers jours, les citoyens découvrent, surpris, des augmentations inexpliquées des tarifs de transport. Les premiers à manifester leur désapprobation sont les voyageurs de Timizar Loghbar. Il y a quelques jours, en effet, les transporteurs desservant cette destination distante de cinq kilomètres de Tizi Ouzou ont décidé unilatéralement sans avertissement préalable, d'augmenter leur tarif de cinq dinars. Faisant boule de neige, les transporteurs de la région Nord de la wilaya ont suivi le mouvement contraignant les mêmes habitants à verser les cinq dinars de plus. A travers d'autres communes, des réunions se tiennent pour décider d'autres augmentations. Cette tendance à la hausse intervient, cependant, dans un moment où les prix de la pièce détachée, du gasoil et autres connaissent une stabilité relativement durable. Une situation qui rend en effet ces augmentations inexpliquées pour les voyageurs. En colère, certains usagers affirmaient que les transporteurs qui s'organisent minutieusement à chaque fois qu'ils veulent augmenter les tarifs devraient le faire plutôt pour organiser le secteur. «Ils n'arrivent à se réunir que pour augmenter les prix», s'exclamait un voyageur justement de Timizar Loghbar. En effet, le secteur et malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics afin de l'organiser, demeure encore une tache noire dans la wilaya. Se bousculant dans les arrêts anarchiques dans la ville des Genêts, les transporteurs n'arrivent pas encore à s'organiser en association afin d'aider les services concernés à remettre de l'ordre dans le secteur. Par ailleurs, les augmentations des tarifications sans l'aval des pouvoirs publics rappellent indéniablement les projets des gares intermédiaires qui n'ont pas encore ouvert leurs portes. Maintes fois annoncées et autant de fois reportées à des dates ultérieures, ces dernières sont conçues justement dans la perspective du nouveau plan de transport de la ville de Tizi Ouzou. Selon certaines sources, ces gares n'ont pas encore obtenu l'aval des pouvoirs publics pour les mettre en service. Jusqu'à présent, en effet, et alors que les quais semblent prêts, les citoyens qui passent par là ne voient aucune autre infrastructure assurant d'autres prestations toutes aussi nécessaires pour les voyageurs. Pas de traces de gargotes, d'abribus ou de toilettes publiques. Une situation que les populations ne sont pas près d'accepter sachant qu'elles admettent déjà difficilement les augmentations de tarifs que l'ouverture de ces gares va induire. Enfin, les voyageurs contraints à débourser cinq dinars supplémentaires à un moment où les produits de base connaissent une flambée, espèrent l'intervention des pouvoirs publics face à ces pratiques jugées illégales. Echappant à tout contrôle des services concernés, d'autres lignes risquent de connaître un effet d'entraînement.