C'est une colère indescriptible qui s'est emparée, hier matin, des usagers des transports urbains à Alger et ses environs. A la surprise générale, et sans aucun préavis, l'ETUSA augmente ses tarifs sur l'ensemble de ses lignes qui desservent la capitale et sa banlieue. Ces augmentations, qui ont atteint les 100% sur certaines lignes, ont suscité une large vague de contestation des citoyens. Ces derniers ne comprennent nullement le bien-fondé de cette mesure mise en œuvre au lendemain de la fête de l'indépendance. «C'est en grimpant dans le bus, comme d'habitude, que l'on me demande de payer 30 DA le ticket. Ce qui m'a beaucoup surpris, car en temps normal, le trajet Badjarrah-place du 1er-Mai me coûtait à peine 15 DA…C'est tout simplement du vol», s'écrie Bouzid. «Finalement, le bus va devenir un luxe pour nous. C'est vraiment injuste», s'insurgent d'autres usagers qui n'ont pas manqué d'exprimer leur exaspération à la face des agents de l'ETUSA officiant au niveau de la station de bus du 1er-Mai. Ces derniers ont rétorqué que ces augmentations sont vitales, car il y va de la survie de l'entreprise. «Notre entreprise qui veille chaque jour à assurer le transport aux Algérois souffre d'un gouffre financier terrible. Si l'on n'augmente pas les recettes, l'ETUSA risque de faire faillite et nos emplois disparaîtront. Les citoyens devront donc être compréhensifs, car ils seront les premiers perdants si l'ETUSA fait banqueroute». Malheureusement, ce discours n'est guère convaincant pour les citoyens qui ont du mal à accepter d'être le «dindon de la farce». «Je crois que l'ETUSA doit se soucier d'abord de la qualité de service avant de vouloir justifier à tort et à travers ces augmentations. Les bus arrivent toujours en retard. En tout cas, ils sont rarement à l'heure. En plus, la propreté dans ses bus laisse à désirer. Quelquefois, on éprouve vraiment de la gêne à supporter l'état crasseux», se plaint une vieille femme qui affirme avoir décidé de recourir désormais au taxi. Et nombreux sont les usagers de bus à avoir pris hier cette résolution. Ce qui démontre que ces augmentations «brusques» sont loin d'être la solution pour l'ETUSA. Bien au contraire, le mécontentement et la désaffection de ses usagers pourraient fragiliser encore davantage sa santé financière. A. S.