L'attentat, à proximité de la mosquée chiite de l'Imam Hossein à Chabahar, est intervenu lors des cérémonies de Tassoua, veille de l'Achoura. Trente-huit personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées mercredi dans un attentat suicide visant des fidèles chiites lors d'une procession à Chabahar, ville située dans le sud-est de l'Iran, à la veille des cérémonies de l'Achoura. «Selon un dernier bilan, 39 personnes ont été tuées et 50 autres blessées par l'explosion qui s'est produite près de la place Farmandari parmi des fidèles qui participaient à une procession religieuse», a déclaré un responsable du Croissant rouge, Mahmoud Mozafar. Le responsable local de la médecine légale a confirmé que «38 corps ont été transférés à la morgue», parmi lesquels ceux «de femmes et d'enfants», après l'attentat qui a été revendiqué, hier en fin de journée, par le groupe rebelle sunnite Joundallah, dans un communiqué publié sur son site Internet. L'attentat anti-chiite a fait 39 morts et plus de 50 blessés hier matin. Selon le préfet de Chabahar, Ali Bateni, «les terroristes étaient deux et ont été repérés avant de mener l'action, mais l'un est parvenu à faire exploser sa ceinture d'explosifs». «Les deux terroristes ont été tués, le premier par l'explosion et le second par la police», a ajouté le gouverneur de la province, Ali Mohammad Azad. L'attentat, à proximité de la mosquée chiite de l'Imam Hossein à Chabahar, est intervenu lors des cérémonies de Tassoua, veille de l'Achoura qui commémore la mort de Hossein, troisième imam du chiisme, à la bataille de Kerbala en l'an 680. La commémoration de la mort de l'imam Hossein est l'un des principaux événements religieux d'Iran dont 90% de la population est chiite. Les cérémonies de Tassoua et Achoura rassemblent partout dans le pays d'importantes foules qui participent ou assistent pendant deux jours à d'innombrables processions de rue célébrant le martyre de Hossein. Chabahar est située dans la province de Sistan-Balouchistan, frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan. Cette province est le théâtre, depuis dix ans, d'une rébellion sanglante menée par des séparatistes sunnites de l'ethnie balouche formant une importante part de la population locale. Ces dernières années, plusieurs attentats ont visé des mosquées chiites ou des rassemblements religieux au Sistan-Balouchistan. Le dernier en date, en juillet 2010, avait fait 28 morts dans une mosquée de Zahedan lors d'une cérémonie religieuse réunissant des Gardiens de la révolution. La plupart de ces attentats ont été revendiqués par le mouvement sunnite extrémiste Joundallah (armée de Dieu), qui a également mené depuis dix ans de nombreuses attaques contre les forces armées au Sistan-Balouchistan. Le chef historique du Joundallah Abdolmalek Righi a été exécuté en juin, après avoir été arrêté en février à la suite de l'interception par l'aviation iranienne de l'avion de ligne à bord duquel il survolait l'Iran. Le Joundallah a toutefois affirmé qu'il poursuivrait ses actions pour venger son chef et défendre les droits de la minorité sunnite baloutche qu'il estime bafoués. Les Etats-Unis ont classé en novembre le Joundallah parmi les organisations terroristes, une décision saluée par Téhéran qui a toujours accusé les services de renseignements américain et pakistanais de soutenir cette organisation dans l'espoir de déstabiliser le régime islamique iranien. Le vice-ministre de l'Intérieur Ali Abdollahi a toutefois affirmé hier, peu après l'attentat, que «les équipements des terroristes montrent qu'ils sont soutenus par les services de renseignements de la région et des Etats-Unis». Le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement, Allaeddine Boroujerdi, a de son côté accusé «les services de renseignements américains et britanniques d'être derrière l'attentat».