Beaucoup de bruit autour d'une réconciliation improbable. Mais qu'en est-il en coulisses? Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, et son homologue égyptien, se sont réconciliés à Doha, suite à l'intervention du président de la Confédération asiatique de football, le qatari, Mohamed Ben Hemmam. Cette réconciliation si elle est à saluer, mérite toutefois, quelques réflexions: Pourquoi les précédentes interventions de plusieurs responsables arabes pour réconcilier les deux parties ont-elles échoué alors que la médiation des responsables qataris a finalement été concluante? Pourquoi le président de la FAF, qui avait soutenu mordicus qu'il n'y aurait jamais de réconciliation avec les responsables égyptiens, à moins d'excuses publiques de la part du président de son homologue de la Fédération égyptienne de football, accepte aujourd'hui cette réconciliation sans aucune reconnaissance d'erreur de la partie égyptienne? Pourquoi spécialement aujourd'hui? Beaucoup de questions en vérité! Toutefois, à la dernière question, la réponse semble simple: Il se trouve que M.Raouraoua était l'hôte de Doha au moment où était programmé, jeudi, un match amical entre les équipes du Qatar et d'Egypte. Profitant de la présence dans leurs murs des deux antagonistes du fameux match Egypte-Algérie de novembre 2009, les dirigeants qataris, à savoir, le président de la Confédération asiatique de football, M.Ben Hammam et Mohamed Ibn Khalifa Al Thany, ont eu l'idée d'inviter les deux responsables aux fins de les réconcilier. C'est ainsi que Raouraoua et Zaher se sont serrés la main pour la première fois depuis le caillassage du bus de l'Equipe nationale au Caire, le 12 novembre 2009 à la veille de son match contre l'Egypte comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. Ainsi et suite à cette «paix» entre les deux présidents des fédérations de football, algérien et égyptien, les mauvaises langues lient cette réaction du premier responsable de la FAF au fait qu'il cherche un soutien pour s'assurer un poste au sein du Comité exécutif de la Fifa. D'aucuns savent que sans l'aide des Egyptiens, M.Raouraoua aurait bien du mal à obtenir ce poste au comité exécutif de la Fifa sachant que les votants sont les représentants de la Confédération africaine de football (CAF) dont le siège se trouve dans la capitale cairote. De plus, des observateurs rappellent que, sans «l'aide précieuse» de ces mêmes Egyptiens, Samir Zaher et le vice-président à la Fédération égyptienne de football, Hani Abou Rida (membre du comité exécutif de la Fifa), M.Raouraoua n'aurait pu accéder aux postes qu'il occupe au sein de l'Union arabe de football et à la CAF. C'est ainsi que l'on explique le revirement du président de la FAF et son acceptation de cette «paix», sachant qu'en contrepartie, il pourrait compter sur l'aide de ses amis égyptiens, une fois de plus, pour s'assurer du poste au Comité exécutif de la Fifa dont les élections sont prévues en février de l'année prochaine au Soudan. M.Raouraoua a donc accepté de se réconcilier, «oubliant» le principe des excuses publiques que devait présenter le président de la Fédération égyptienne de football aux Algériens. Et en évoquant ces excuses, il est bien curieux d'entendre le président Ben Hammam affirmer: «La question des excuses ne sera plus jamais évoquée et les deux parties se tourneront désormais vers l'avenir.» A priori, ce même Ben Hammam, ignore, ou fait semblant d'ignorer, que certains Egyptiens ont insulté notre histoire et nos martyrs, notre drapeau national piétiné et brûlé par les compatriotes de Samir Zaher. Or, l'avenir, du côté de l'Equipe nationale algérienne, c'est juste le langage du terrain, mais pour M.Raouraoua, c'est le siège au sein du Comité exécutif de la Fifa, qui le préoccupe le plus. Les Verts ne devront compter que sur leurs pieds pour gagner cette qualification à la CAN 2012 et au prochain Mondial 2014 au Brésil, mais M.Raouraoua devra bénéficier du soutien des membres de la CAF pour arracher ce poste au sein de la Fifa d'autant que parmi ses concurrents se trouve un certain Dany Jordaan, président du comité d'organisation du denier Mondial 2010 en Afrique du Sud. Et la bataille sera rude pour le président de la FAF et loin d'être gagnée, combien même il aurait le soutien des deux responsables égyptiens...